Il pleut toujours dans les gouilles. Ce dicton des pays romands et de Savoie, qui dit que l'argent va à l'argent ,trouve sa réalisation dans l'affaire du pactole fiscal d'Anières. Ce n'est pas à Onex, à Versoix ou à Avully, communes les moins riches de Genève, que les 120 millions sont tombés. Mais à Anières. Dans une commune de la côte d'or genevoise qui ne saura que faire de cette fortune. Cette recette fiscale, équivalant à 12 fois le budget annuel d'Anières, risque de perturber pendant longtemps la péréquation financière entre les communes. Comme d'ailleurs est perturbant le fait que certaines municipalités hébergent un ou deux contribuables aux revenus plus que généreux et qui, parce que suisses, n'ont pas l'heur de bénéficier d'un forfait fiscal.
Pour sortir de cette impasse, il n'y a que deux moyens: 1) verser le pactole entièrement dans un fonds d'équipement communal (voire régional), 2) réintroduire la législation fiscale d'avant 1989 ou un système équivalent qui cantonalise les impôts sur les tranches des revenus supérieures à 200'000 francs.