Et hop, je te change deux clés d'évaluation des impôts dûs par des contribuables (retardataires, oublieux et autres contentieux) et je te sors de la manche 330 millions, d'un coup, juste en 2012, et j'ajoute l'indemnité d'Ernst & Youg. Trop bon le réviseur, il a validé mon aveuglement sur la manière dont ma banque cantonale s'y est prise pour embellir son bilan, car je lui avais demandé de ne pas surcharger le marché en vendant trop vite ses casseroles durant les années 90, de peur de précipiter encore l'effondrement des valeurs immoibilières...
Et le tout me permet de couvrir plus de la moitié de la facture des retraites de mes fonctionnaires que j'ai accepté de souscapitaliser, parce que les représentants du personnel sont contre le capital et aussi parce que ça allégeait mon compte courant et m'évitait d'afficher l'état réel des mes dettes. J'ai changé sous la pression de Berne qui oblige toutes les collectivités publiques à capitaliser leur caisse de pension au moins à 80% et de Standard & Poors qui m'a menacé de me dégradé si je mettais pas de l'ordre dans les pensions.
La conjoncture aidant - merci les entreprises, merci les Genevois, merci les frontaliers qui me rapportent bien plus qu'ils ne me coûtent - j'ai bouclé les comptes d'Etat dans le noir. Aurais-je pu boucler le compte 2012 aussi en positif? Un examen plus attentif nous le dira peut-être. Mais un ministre des finances qui ne se représente pas n'a plus rien à cacher. Comment faire comprendre à mes amis de la gauche qu'un canton de 470'000 habitants puisse dépenser plus de huit milliards de francs par an, c'est un peu... indécent...