Hiler de rien (11/04/2013)

Hiler alabama guiraud.jpgEt hop, je te change deux clés d'évaluation des impôts dûs par des contribuables (retardataires, oublieux et autres contentieux) et je te sors de la manche 330 millions, d'un coup, juste en 2012, et j'ajoute l'indemnité d'Ernst & Youg. Trop bon le réviseur, il a validé mon aveuglement sur la manière dont ma banque cantonale s'y est prise pour embellir son bilan, car je lui avais demandé de ne pas surcharger le marché en vendant trop vite ses casseroles durant les années 90, de peur de précipiter encore l'effondrement des valeurs immoibilières...

Et le tout me permet de couvrir plus de la moitié de la facture des retraites de mes fonctionnaires que j'ai accepté de souscapitaliser, parce que les représentants du personnel sont contre le capital et aussi parce que ça allégeait mon compte courant et m'évitait d'afficher l'état réel des mes dettes. J'ai changé sous la pression de Berne qui oblige toutes les collectivités publiques à capitaliser leur caisse de pension au moins à 80% et de Standard & Poors qui m'a menacé de me dégradé si je mettais pas de l'ordre dans les pensions.

La conjoncture aidant - merci les entreprises, merci les Genevois, merci les frontaliers qui me rapportent bien plus qu'ils ne me coûtent - j'ai bouclé les comptes d'Etat dans le noir. Aurais-je pu boucler le compte 2012 aussi en positif? Un examen plus attentif nous le dira peut-être. Mais un ministre des finances qui ne se représente pas n'a plus rien à cacher. Comment faire comprendre à mes amis de la gauche qu'un canton de 470'000 habitants puisse dépenser plus de huit milliards de francs par an, c'est un peu... indécent...

D'autant que ce volume incroyable de dépense courantes bride mes dépenses d'investissement. Or le  CEVA me coûte les yeux de la tête et Berne m'en veut de lui avoir forcé la main - pas prête à me lâcher à nouveau des thunes -, l'hôpital aussi me coûte bonbon, qui ne parvient pas à créer une unité commune avec Lausanne - et je ne parle pas de la France voisine avec qui la planification hospitalière a été ratée. Et il faudrait équiper chaque élève d'une tablette, exploiter intelligemment les réseaux, donner un grand coup de fouet technologique à l'Instruction publique. Et la justice, elle a aussi besoin de moyens pour traquer l'argent sale. Et la police aussi. Et mes fiscalistes aussi... Certes il y a de l'argent dans les communes... Ah les communes...

Je n'attend plus rien du Grand Conseil, une bande de Charlot, incapables de penser à long terme. ça fait des mois qu'ils se chamaillent sur des solutions temporaires. La gauche qui veut suspendre provisoirement le bouclier fiscal - indpispensable, je n'ose pas imaginer un exode des riches - la droite incapable de me soutenir dans mes efforts d'évaluer le prix de revient des prestations publiques. J'enrage... Combien coûte un certificat de maturité, un arrêt de justice, le retour en emploi d'un chômeur? Mon administration est-elle plus chère ou moins que celle des autres cantons comparables, Vaud, Berne, Zurich, Bâle?

 Dernière petite note (j'utilise souvent mon blog comme aide-mémoire). J'ai eu de la peine à comprendre ce matin le schéma figurant à la page 10 de l'exposé des motifs et qui nous explique comment l'on passe d'un déficit de 460 millions à un déficit (réel hors éléments exceptionnels) de 112 millions. Je vous propose un schéma qui me paraît plus logique et fait clairement apparaître que la facture des retratites plombe le résultat 2012.

Déficit 2012 de a à b.jpg

J'ajoute le compte financier synthétique qui ne figure pas dans la liasse des documents fournis à la commission des finances ou à la presse.

2013 cptre.jpg

Et enfin  j'ajoute le bilan de l'Etat qui montre que l'actif (que j'ai opportunément réévalué) est plus grand que la dette, de quoi rappeler à mes détracteurs de la droite qu'un compte marche toujours sur deux pieds...

bilan actif.jpg

 

bilan passif.jpg

 

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