Le débat électoral est l'émission la plus casse-gueule qui soit. Du moins depuis que des grandes gueules sans grande culture ont pris, à Genève, le malin plaisir de tempêter au micro et de parler à tort et à travers sans respect ni pour leurs interlocuteurs ni pour l'animateur ni pour le public qui a tôt fait de zaper face à ces foires d'empoigne. Et ce ne sont pas les gazouillis que le téléspectateur peut émettre et qui eux sont filtrés qui vont changer le fait que le débat est mort. Le Grand débat d'Infrarouge en a encore une fois administré la preuve.
La faute aux populistes de tous bords, aux yakas et aux fautqu'on. La faute aussi au format de l'émission qui veut imposer quatre ou cinq thèmes dans deux heures trente de direct et aux animateurs qui coupent la parole, soucieux de ou condamnés à faire avancer la discussion et de ou à donner à chaque tribun sa part de temps d'antenne.
Au final, qui a eu le courage d'écouter jusqu'au bout. Que sait-on de plus? Que s'est-on dit, qui ne fût pas déjà dit et entendu? A quoi donc sert ce cirque électoral sinon pour la RTS à cocher la case: "à respecter son mandat de service public"?
L'affaire est plus grave et dépasse de loin l'émission d'hier soir. Car, à Genève du moins, la péroraison, le bavardage persillé d'invectives pollue trop souvent les débats des conseils. Le plus atteint est sans conteste le Conseil municipal de la Ville de Genève qui, pour 220'000 francs par an, se donne en triste spectacle sur les ondes de Léman Bleu.