80 minutes pour 8 km. C'est Genève (07/10/2015)

image.jpegJ'entends bien les Genevois, protégés du trafic des travailleurs derrière le mur des feux tricolores qui, aux portes de la ville, n'acceptent les véhicules qu'au compte goutte, emprisonnant les bus dans les colonnes de véhicules. Ils me disent de prendre le bus, de descendre à vélo. C'est bien ce que je fais le plus souvent. A vélo, je descends en moins de 20 minutes et je remonte en une demi-heure pour les 8 kilomètres et les 100 mètres de dénivelé qui me sépare de la Tribune. 

Parfois, je les envies ces Genevois, qui peuvent se permettre de renoncer à la voiture et qui bénéficient d'une excellente desserte en transports publics grassement subventionnés par tous les Genevois.

Ce matin, j'ai mis 80 minutes pour franchir ces 8 kilometres.

J'ai évidemment regretté mon vélo, mais j'avais ce jour-là besoin de ma voiture. 

J'ai appris comme tous les prisonniers des bouchons, plus tard, qu'un chauffard avait embouti deux voitures sur le pont des Acacias et qu'un véhicule était en panne dans un tunnel de l'autoroute. Pourquoi la RTS n'a-t-elle pas donner ces informations dans une info route entre 8 heures et 9 heures? Personne ne s'est donc rendu compte du blocage général? Il suffit pourtant de consulter Waze ou Google Trafic. 

Certes on dira qu'il faut offrir aux automobilistes des parkings d'échange correctement reliés aux TPG. Mais combien de park&ride a-t-on prévu le long du CEVA? 

Certes on nous promet une troisième voie sur l'A1 (je n'ose imaginer les conséquences des travaux sur le trafic) entre Perly et le Vengeron, mais c'est la douane de Bardonnex qu'il faut libérer. Et combien de parkings a-t-on prévu le long de cette artère?

La vérité, c'est que Genève a crû de 50'000 habitants depuis 2000 et en a exporté le double hors de ses frontières, sans avoir construit la moindre nouvelles routes, sans avoir non plus été capable d'accorder une priorité aux bus. Au contraire, les communes, sous la pression démocratique des sédentaires, n'ont de cesse de multiplier les entraves à la circulation, dont pâtissent les bus aussi. 

Toutes les villes connaissent les mêmes problèmes. Ce qui doit nous rendre modeste et patient.

Peut-etre qu'un jour on pourra davantage teletravailler, mais nos SIG et Swisscom équipent le centre en fibres optiques alors qu'il faudrait investir dans la périphérie. 

 

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