Reto Cadotsch, le "Che" des Jardins de Cocagne, et François Erard, la patron des paysans genevois, sont tombés d'accord avec Willy Crétegny, le viticulteur rebelle de Satigny, samedi soir à l'Alhambra (voir les billets ci-dessous). Ils auraient aussi été d'accord avec Pierre-André Tombez, président d'Uniterre, vendredi: les paysans ont droit à un juste prix pour leur travail, réclament-ils d'une même voix. Marre des subventions, de la paperasse qui va avec et des fonctionnaires qui contrôlent! Si les denrées agricoles de qualité sont trop chers et bien c'est les pauvres qu'il faut aider!
Il y a un autre secteur économique, me suis-je dit, où l'Etat aide largement les pauvres à payer leur consommation. C'est celui de la santé.- Page 6
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Cocagne veut des poules en ville
"Des poulaillers en bas des immeubles ! Genève doit être la première ville qui interdise que le chant du coq soit interdit!" La proposition de Reto Cadotsch déclenche des rires surpris et des applaudissements nourris. C’était samedi soir, à l’Alhambra, au deuxième jour du Festival Mangeurs d'Avenir organisé par Les Jardins de Cocagne qui fêtent leurs trente ans et sont le fer de lance de la souveraineté alimentaire à Genève.
Reto Cadotsch est cultivateur. Il a participé à la création de l’association qui milite pour l’autonomie alimentaire – on ne parlait pas encore de souveraineté alimentaire en 1978. Quelques 400 coopérateurs paient mille francs par an et sacrifient quatre demi-journées contre une cinquantaine de cornets de légumes et d'autres denrées alimentaires bio garantis d'ici. Des hautes et des bas, mais depuis quelques années la liste d’attente ne désemplit pas, une vingtaine d’aventures similaires en Suisse romande, qui se sont fédérées en avril dernier.
Des poules en ville. Et pourquoi pas sur les toits plats qui sont nombreux et qu’il faut de toute urgence transformer en jardin. La proposition vient de la salle, très en verve, très diverse dans ses questions fleurant bon l’utopie rurbaine.
Le Festival Mangeurs d'Avenir se poursuit jusqu'à 17heures ce soir.
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Les Jardins de Cocagne aiment la monoculture
Sympathique ambiance hier soir à l'Alhambra où une bonne partie de la Genève anti-ogm était venu voir ou revoir le film "Le monde selon Monsanto" et écouter son auteur Marie-Monique Robin. J'étais sensé animé la débat sur le thème "Paysans ou multinationales. Une agriculture à dimension humaine est-elle encore possible?" J'y ai renoncé.