Caramba, raté d'une voix! Mais le symbole est là. Ueli Maurer est bien un demi-conseiller fédéral. Il n'a été élu que par la moitié du Parlement. La majorité absolue était de 122 voix. Le Zurichois a été élu au troisième tour par 122 voix.
La montagne a accouché d'une souris. Souris clonée, souris grise, souris apeurée par le monde, souris dans son fromage bancaire et sa carte postale alpestre. Une souris demi-conseiller fédéral. Quoi que que fasse, quoi que dise Ueli Maurer, le boulet Blocher restera attaché à ses pieds. Pour longtemps. Pour toujours? Cela dépendra du tribun zurichois qui malheureusement n'a pas le panache d'un McCain dans la défaite. Au contraire les 54 voix que le self made man a obtenues vraisemblablement toutes de son parti signalent encore l'allégeance de l'UDC à son financier généreux. Blocher restera donc dans le marionnettiste de l'ombre.
Politiquement, le Parlement a sauvé la concordance au prix du retour d'un parti qui est officiellement opposé aux accords bilatéraux avec l'Union européenne. On peut le regretter ou s'en féliciter. Je m'en félicite. Car ce retour de l'UDC dans le giron du pouvoir avec un homme qui n'est pas Blocher, est prometteuse d'un nouveau ton dans le débat. Certes Blocher et sa clique continueront de peser sur l'UDC. Comme à gauche les tenants des lendemains qui chantent le communisme tendent à influer la politique du parti socialiste ou les "fundis", les partisans de la décroissance et de la diminution des êtres humains sur la surface de la terre tiennent en otage les Verts. Ou encore, à droite, Economiesuisse et l'Association suisse des banquiers dictant leur loi au parti radical et au PDC et désormais, à nouveau, à l'UDC.
C'est le jeu politique normal, reflet fidèle - même s'il est parfois déformant - de la variété des points de vue dans une démocratie qui reste au fond rebelle à la pensée unique. Qui s'en plaindra! Vive la Suisse! A propos de politique, il est temps de s'interroger sur la feuille de route du nouvel élu.