Qui est le ministre de la défense nationale en France? C'est Hervé Morin. Inconnu au-delà de l'Hexagone. Evidemment! En France comme aux Etats-Unis, en Allemagne comme en Grande-Bretagne, le vrai ministre de la guerre, c'est Sarkozy, Bush, Merkel ou Brown, présidents ou premiers ministres de gouvernements, soutenus par des majorités parlementaires contre lesquelles le peuple ne peut rien sinon éventuellement - et seulement en France ou en Grèce - descendre dans la rue pour manifester son mécontentement.
En Suisse, le ministre de la défense est Samuel Schmid jusqu'au 31 décembre 2008. Tout aussi inconnu au-delà de nos frontières que ses homologues. Son successeur, Maurer ou Walter - est-ce si différent au fond? - le restera aussi, à moins...A moins qu'il ne soit le ministre de la défense sous le "règne" duquel
- l'obligation de servir dans l'armée, la conscription, sera abolie en Suisse,
- le soldat suisse sera privé de l'honneur de conserver son arme à la maison,
- un service civile universelle sera créé, dédié au développement durable, obligatoire pour tous les jeunes filles y compris, entre 17 et 25 ans. Six à douze mois au service de la collectivité ici ou ailleurs,
- la gendarmerie et la police nationale seront créées, capables d'intervenir sur l'ensemble du territoire pour lutter contre le crime organisé, le terrorisme, la mafia, le blanchiment et tous les trafics et exploitation dont peuvent être vicitimes les êtres humains.
- la politique sportive sera prise au sérieux permettant à la Suisse dêtre sérieusement candidate au JO de 2026.
En ce jour du 60e anniversaire de la Déclaration des droits humains, créer une police fédérale dédiée à la protection des migrants ne manquerait pas de sel. Mais voilà...
A Berne, ce matin, on parle pas du programme, de la politique. On parle de l'homme et de son parti. Pauvre démocratie suisse condamnée à chercher l'homme providentiel pour résoudre des petits problèmes d'ego et de subtiles questions d'équilibre politique. Notez que la faute n'en est pas aux conseillers nationaux ou aux Etats. Ni même à la presse. Chacun joue son rôle dans ce système
Ajoutons qu'en Suisse, le ministre de la défense est aussi ministre des sports. Enfin en titre car dans les faits et dans les budgets, les sports soient essentiellement une prérogative associative et marginalement communale. Associative car au fond ce sont les associations privées qui font la politique sportive. Aucun gouvernement n'a réellement de pouvoir, en tout cas en Suisse, sur l'organisation du championnat de football ou de hockey, sur la Coupe du monde de ski ou de curling, sur la coupe de l'America ou la course autour du monde sur les varappes du Salève ou le championnat de VTT, sur le Tour de France ou sur le championnat de plongée en apnée.
Les politiques sont impuissants dans tous ces domaines qui occupent pourtant largement les conversations et remplissent des pages dans les gazettes.
L'atonie des politiques est particulièrement sensible en Suisse où le pouvoir sportif politique est pulvérisé en 2800 communes qui chacune gouverne son pré carré de gazon sans trop s'occuper du gazon d'à-côté. Ce qui explique sans doute que les JO ne sont pas prêts de revenir en Suisse, faute d'adhésion nationale et de financements fédéraux.