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  • La Une construite en direct à Sécheron

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    C'est la semaine des médias à l'école. J'accueille pour ma part de temps en temps des classes à la Tribune. Hier après-midi, j'étais invité au CO de Sécheron.

     

    Deux fois une heure (Dieu que ça passe vite!) pour expliquer comment on fabrique la Tribune. Que l'info, ce n'est pas du roman. Que la vérification des faits et la publication des sources font la crédibilité des journaux. Que l'info coûte très cher à produire et qu'il n'y a pas un journal qui ne sous-traite une partie de son information à de grandes agences de presse. Petit tour en direct sur les agences.

     

    Zut, le réseau ne me permet pas d'ouvrir les textes en entier. J'improvise: quelles sont les cinq questions clés dont il faudrait trouver les réponses dès le premier paragraphe? Une élève répond dans la seconde: "qui, quoi, quand, où et comment!" Elle a bien lu la brochure distribué par sa professeur. J'improvise encore: Et qu'est-ce qui distingue un journal tabloïd de la Tribune? Les réponses fusent à nouveau, mais le temps passe et le réseau se ressaisit: le format, la gratuité, la longueur des articles, les sujets. Les tabloïds s'adressent plus aux jeunes. Que d'excellentes réponses. En résumé, les tabloïds chassent sur le terrain des émotions, quand la Tribune s'adresse plutôt au cerveau gauche: celui de la raison.

     

    Pour la première fois, j'ai pu présenté aux élèves la construction de la Une du journal (cliquer sur l'image ci-dessus pour l'agrandir). En direct. Ce genre de démonstration suscite un vif intérêt. La rédaction en commun de la titraille montre combien il est délicat de "vendre", pardon de susciter l'intérêt des lecteurs, en restant factuel, en évitant les pièges du sensationnalisme.

     

    Merci aux élèves de la 705 A (quel nom barbare!) et à leur professeur de leur accueil sympathique.

  • Le "Monde selon Monsanto" n'est pas un évangile

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    Déception. Du point de vue cinématographique, le Monde selon Monsanto n'arrive pas à la cheville de Mondovino. Du point de vue documentaire non plus. (Lire aussi ici)

     

    Côté cinéma, la réalisatrice, qui semble avoir été seule à réaliser son enquête, enfile les plans fixes de ses recherches sur ordinateur (merci Google - la jeune pousse du net formate bien davantage les esprits que Monsanto pollue nos assiettes) et les interviews d'une brochette de scientifiques et de politiciens américains comme des perles sur un collier. Et se croit obligée après chaque séquence de souligner l'incroyable aveu de l'un ou de l'autre.

     

    Côté documentaire, l'essentiel du reportage dénonce (on n'est pas dans l'ordre de l'exposition critique, distanciée et balancée des faits) des pratiques anciennes, voire très anciennes de la multinationale de Saint-Louis. Des défoliants du Vietnam aux PCB, tout y passe. Qu'importe, il s'agit vraisemblablement de peindre le diable en noir. Pour mieux trucider la bête productrice des OGM. L'acte d'accusation de ces derniers porte sur trois plantes transgéniques: le soya "Round-up ready", le maïs et le coton BT. Le premier a hérité d'une bactérie la faculté de résister à l'herbicide phare produit par Monsanto, que tous les jardiniers utilisent pour nettoyer les allées de leur jardin. Les seconds sont capables de produire une toxine contre un des insectes ravageurs de la plante.

     

    Dans le premier cas, l'OGM ne réduit pas l'épandage de l'herbicide, il facilite une opération de toute manière indispensable dans le cadre d'une agriculture intensive. Dans le second, l'OGM est sensé réduire le recours aux insecticides. Ce qui, d'après le film, ne serait qu'un leurre. Si tel est le cas, ce que semble indiquer le vote à main levée des paysans indiens, le maïs ou le coton BT disparaîtront vite de l'assortiment des semenciers.

     


    Reste la question clé, qui aurait permis ou devrait permettre de traîner Mosanto devant les tribunaux. Les PCB, certes, mais c'est de l'histoire ancienne qui n'a rien à faire avec les OGM. Les suicides dramatiques des paysans indiens? L'usure en Inde, qui conduit les agriculteurs surendettés à mettre fin à leurs jours, est hélas un fléau qui n'a pas attendu Mosanto pour exister.

     

    Reste la question des déclenchements à long terme de cancers résultant, selon un scientifique interviewé, des effets des OGM sur la division cellulaire. Cette menace encore peu documentée est à l'origine des moratoires que certains pays ont dressé. Des mesures de pompiers qui ressemblent furieusement à ces gens qui empilent des sacs de sable devant leur porte dans l'espoir d'éviter l'intrusion des eaux boueuses d'une rivière en crue.

     

    C'est à l'origine, qu'il faut travailler en permettant à la recherche d'inventorier tous les dangers, mais aussi tout le potentiel des plantes OGM. Quant donc les Suisses comprendront-ils cela?

     

    PS: Merci aux internautes qui ont laissé un commentaire sous mon dernier billet et surtout à celles et ceux qui les ont signés.

     

    PS2: Un bon point de vue suisse sur les OGM se trouve ici

     

    PS3: un mot encore sur le débat qui a suivi la diffusion du film. Un choix des intervenants étonnamment unilatéral de la part d'Arte.

  • OGM: accusé Monsanto, levez-vous!

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    Il y eut Mondovino il y aura "Le Monde selon Monsanto". Ce dernier docu débarque ce soir sur Arte à 21 heures. Ces deux films plongent dans l'agrobusiness, ce monde étrange, où le paysan n'est plus qu'un pion au servie d'une industrie tout entière orientée sur la satisfaction du consommateur, ce qui en bonne logique débouche sur de jolis bénéfices et donc sur la satisfaction des actionnaires. De quoi se plaint-on?

     

    Blague à part, c'est pourtant comme ça que ça marche le business. Un produit qui déplait aux consommateurs ne fait pas long feu sur les gondoles des grands distributeurs. Au besoin, on veillera donc à formater les consommateurs en garnissant son sandwich du 20 heures. pub info pub, de belles tranches montrant des consommateurs pas cons (puisqu'ils nous ressemblent) et même tout joyeux de mettre sur la table la pizza surgelée tiré fine prête du four à micro-onde.

     

    Qu'importe la vox populi, il faut dénoncer les vilains OGM et les méchants entrepreneurs qui les inventent et les commercialisent. C'est le propos du film de Marie-Monique Robin, sa réalisatrice qui a passé trois ans à remonter la piste, butant toutefois contre les portes fermées de la multinationale américaine. Que n'a-t-elle pas poursuivi telle une Erin Brokovitch ladite multinationale devant les tribunaux jusqu'à la forcer à a indemniser les victimes des OGM! Problème, à notre connaissance, les OGM n'ont pas fait de victimes.

     

    Idéologie donc très en vogue, en partie justifiée pour certains OGM problématiques de la première génération, mais intenable dès lors que les OGM représentent de réels progrès pour la production alimentaire. Les paysans suisses qui espèrent contre toute raison la prorogation du moratoire voté par les Suisses en novembre 2005 verront donc ce documentaire avec intérêt. AgriGenève leur lobby les a alertés par voie de courriel. En voici le contenu:

     

    Un nombre important d'associations (avec notamment Attac, Greenpeace, Les Amis de la Terre, la Confédération Paysanne, Inf'OGM, Via Campesina, Sciences citoyennes, Sherpa, Editions la Découverte) se sont engagés pour la diffusion du film "Le monde selon Monsanto, de la dioxine aux OGM, une multinationale qui> vous veut du bien" de Marie-Monique Robin.
    C'est une enquête rigoureuse et approfondie sur une multinationale, une multinationale productrice de l'agent orange, de la dioxine, de l'hormone de croissance, du Round Up et des OGM. Les résultats de l'enquête, menée depuis quatre ans, sont implacables.
    Nous vous invitons à faire circuler l'information dans tous vos réseaux, à soutenir ce film et le livre (plus complet) qui va paraître aux Editions de la Découverte le 6 mars.
    Bien sûr, la réalisation du film et sa diffusion ne sont pas du goût de Monsanto, qui dispose de nombreux moyens de pression et n'hésite pas à se débarrasser de ses opposants, d'une manière ou d'une autre comme l'illustre le film : sa diffusion la plus large possible sera une première garantie pour la réalisatrice et l'avenir du film.
    Le DVD va être disponible dès le 11 mars en exclusivité sur arteboutique.com et dans les magasins Nature et Découverte.
    En attendant, ne ratez pas la diffusion sur ARTE le 11 mars à 21 heures, faites circuler l'information, réservez votre soirée, voyez le avec des amis, organisez une réunion autour d'une diffusion publique.

    Au moment où est discutée la loi sur les OGM, c'est un outil précieux !

    D'autres moyens de diffusion et d'action sont en cours de préparation, nous vous en tiendrons informés dès qu'ils seront opérationnels.

    D'ores et déjà, voici quelques liens utiles ci-dessous.

    http://www.rue89.com/2008/02/16/ogm-quand-monsanto-seme-la-terreur