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  • Mugny, l'anti-Fazy

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    Au-delà des "rupestries" et des réactions à chaud que la missive du magistrat Vert à l'OFCOM a suscitées notamment sur les blogs de la Tribune (voir ici, ici et ici), le fond de l'affaire, à savoir l'interdiction de Radio Lac à Genève, mérite à elle-seule quelques réflexions.

     

    D'abord de quel droit le maire de la Ville se prononce-t-il sur cette question de la concession aux radios locales? L'OFCOM a-t-il interpellé les 45 Mairies du canton? Non. Le canton a-t-il envoyé sa réponse de son côté? Non. On assiste une fois de plus à une démonstration de l'hégémonie de la Ville qui, faut-il le rappler, n'héberge que 185'000 habitants sur les 450'000 du canton et sur les 700'000 de l'agglomération franco-valdo-genevoise.

     

     

    Radio Lac a été fondée à Genève. Elle fut l'une des premières radios locales de la région et y a trouvé un public fidèle. Elle a été rachetée par un groupe de Lausanne qui a l'ambition d'en faire une antenne lémanique assez forte pour résister aux grandes chaînes françaises qui elles n'ont rien de local.

     

    La question serait plutôt pourquoi n'avons-nous plus à Genève d'éditeurs capables d'offrir des journaux et des stations de radios et télévision indépendants à cette région, qui prétend, à juste titre, devenir une métropole européenne. Une partie de la réponse réside dans le fait qu'il faut un certain bassin de population pour faire vivre de tels médias et encore dans des conditions parfois précaires qui n'assurent pas forcément la qualité et la quantité de l'information souhaitables.

     

    La Suisse doit se rendre à cette évidence. En matière d'information, comme dans bien d'autres domaines, nos villes et nos cantons sont devenus trop petits pour continuer à avoir des médias locaux de qualité.

     

    Rendons cependant grâce au maire de Genève. Avec sa réaction de nain de jardin, d'anti-Fazy qui voudrait rétablir des remparts électroniques (péage concessions radio) autour d'une ville qui lui échappe, qui le dépasse, car elle s'étend désormais jusqu'à Annemasse, jusqu'à Ferney, jusqu'à Bernex, jusqu'à Saint-Julien, Patrice Mugny démontre que la commune de Genève n'a tout simplement plus de raison d'être.

  • Mugny, Blocher, Ziegler: mêmes dérives

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    Mais quelle mouche a donc piqué le maire de Genève? Comment une lettre signée par le premier magistrat d'une cité qui s'enorgueillit d'être la capitale du respect a-t-elle pu passer au travers d'une relecture formelle et politique? La phrase qui crée la polémique et la stupéfaction à la Radio romande ce matin figure dans de la réponse officielle de la ville de Genève à la consultation relative aux concessions de radio et de télévision régionale.

     

     

    Certes les amuseurs "lausannois" de la Soupe est pleine auront beau jeu de trousser leurs couplets sur l'air ramuzien de "Lausanne est une belle paysanne qui a fait ses humanités". Il est vrai aussi que la vivante place de La Palud abrite un charmant marché qui fait cruellement défaut à la haute ville genevoise, squattée par les galeries, les antiquaires et les bureaux de leurs ci-devant édiles. En matière de lettres, on peut hélas se demander si la Genève de Rousseau ne s'égare pas dans quelques rêveries bucoliques et solitaires.

     

    Patrice Mugny, qui a fait quelques dégâts dans le monde de la culture, se comporte en fait comme Blocher, Grobet, Poncet, Ziegler et quelques autres. L'invective et l'excès leur servent parfois d'argumentaire. Utile quand on est chef d'un parti ou d'une cause. Désastreux et pitoyable, quand on représente le peuple tout entier. Notons que les deux derniers cités ont eu la sagesse de ne pas fréquenter les fauteuils d'un exécutif.

     

    A l'heure où, à Cannes, la région vend ses charmes aux investisseurs immobiliers du monde entier sous l'appellation Lake Geneva Region, opération à laquelle l'agglomération lausannoise est pour la première fois associée, sûr que la lettre du maire de Genève fera tout son effet. Décidément Servette n'est pas seul à jouer en ligues inférieures!

     

    Je ne vois qu'une solution: Envoyer Patrice Mugny six mois - le temps d'un congé maternité - en stage à Zurich, où il apprendra avec le maire de cette métropole le socialiste Elmar Ledergerber l'art de gouverner une ville.

     

     

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  • Belle leçon de démocratie directe

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    "Nous honorerons la signature de la Mairie sortante". Arrivé deuxième à 6 points du maire socialiste sortant, le jeune Antoine Vielliard joue la rupture dans la continuité. Droit comme un i, presque gaullien, ce frontalier né à Chêne-Bougeries semble avoir encore grandi, quand il salue une salle Jules Ferry pleine à craquer. Et bien plus dynamique que l'assemblée du maire il y a 15 jours. Nous avons assisté hier soir à une remarquable démonstration de marketing politique. La bataille promet d'être très chaude dimanche à Saint-Julien-en-Genevois.

     

    L'homme, qui s'ennuie un peu à faire la promo des lessives chez Procter & Gamble, a l'ambition de laisser une trace en politique. Dimanche son élection possible et même probable - tout dépendra du report des voix de la liste UMP arrivée troisième et dont le leader digère mal son échec - le propulsera sûrement sur la scène nationale. Il se réclame personnellement du Mouvement des démocrates de François Bayrou, mais a composé une liste multicolore, qu'il a façonné depuis l'automne dernier en une équipe homogène et motivée.

     

    Antoine Vielliard connaît les ficelles des commerciaux de la multinationale de Lancy. Le terrain, toujours le terrain. Il n'a pas la gouaille du VRP. Il a encore le discours tendre et les idéaux simples d'un premier communiant. Mais il est déterminé, maîtrise ses dossiers et arpente les rues et immeubles de sa commune assidûment. "Nous gagnerons non grâce à notre étiquette politique, mais grâce au fait que les gens nous connaissent. Nous les aurons presque tous rencontrés d'ici dimanche." Ce célibataire de 36 ans est un homme à marier. Les Saint-Juliennois lui passeront-ils la bague au doigt?

     

    Aucun membres de son équipe n'est élu, mais la liste "Mieux vivre à Saint-Julien" peut compter sur des soutiens dans l'ancienne équipe au pouvoir avant 2001. Elle a reçu hier soir l'appui poli de François Longchamp, venu en ami. Séduit par le professionnalisme de cette équipe et de sa tête de liste, le conseiller d'Etat radical s'est néanmoins contenté d'adresser un message convenu à l'assemblée.

     

    On n'a donc pas parlé du grand voisin, mais l'on a senti plus d'amitié à l'égard de la ville centre dans les prises de parole au cours de la soirée d'hier que dans celle du maire sortant Jean-Michel Thénard. Ainsi l'Aquaparc de la Migros est-il vu comme une énorme opportunité pour la commune: "une chance pour l'hôtellerie et les commerçants, affirme Antoine Vieillard. A nous de capter l'attention de quelques-uns des six cent mille visiteur du biocentre de la Migros."

     

    Rupture dans la continuité donc, autour d'un programme qui affiche quatre priorités "qui ne manifesteront leur effet qu'entre 2010 et 2014, terme de la prochaine législature. Ces priorités sont celles des habitants de notre commune telles qu'elles sont ressortis d'un sondage que nous avons effectué en août 2007", explique Antoine Vieillard.

     

    Saint-Julien accueillera donc encore 2000 nouveaux habitants au bord de l'Aire et la crèche du Jura sera construite. Ces projets ont été signés par la Mairie actuelle. "Nous ralentirons ensuite la croissance démographique de 3 à 2%. Ce sera encore beaucoup plus que les 0,6% de nos voisins suisse," assure Mme Girod-Gaughram , architecte à Carouge.

     


     

    "Nous construirons un cœur de ville chaleureux sur la place du marché qui est envahie par des parkings". Catherine Girod-Gaughram , architecte à Carouge, déploie un plan et explique le détail du projet qui prévoit un tunnel routier au centre-ville.

     

    "Nous fluidifierons la circulation en convaincant 15% des automobilistes d'abandonner leur véhicule, poursuit le candidat. Et nous développerons l'accueil de la petite enfance". Trois candidates, professionnels dans le domaine, viennent devant l'assemblée présenter le sujet.

     

     

    Mais la bataille n'est pas gagnée. Dans la salle, trois élus de l'actuel équipe au pouvoir monopolisent la parole (enfait trois personnes dont une élue selon un commentaire ci-dessous). "Vous dites que Saint-Julien est mort, mais sortez! En sept ans la vie culturel a été transformée." Antoine Vielliard s'en réjouit. Mais constate que ce développement extraordinaire ne répond pas aux besoins de la population.

     

    Le budget de la culture a été multiplié par quatre, c'est trop! La commune s'endette trop, alors que la Mairie a bénéficié de ressources nouvelles 1,7 millions d'euros du casino et 0,9 millions des fonds frontaliers. Et la culture, ça n'est pas que la consommation de spectacles achetés, c'est aussi sa pratique au sein des associations". La majorité au pouvoir veut répliquer. Désolé j'ai dit que je n'accorderai qu'une question par personne pour que tout le monde puis parler. "ça n'est pas démocratique..."

     

    Le numéro deux la liste Vielliard, patron d'une grosse entreprise du bâtiment [cadre selon un commentaire ci-dessous], s'échauffe un peu et décoche quelques flèches: "Je rappelle que M. Thénard s'est abstenu lors du vote sur le casino et s'est opposé à l'implantation de la Migros". Antoine Vielliard s'essaie aussi à la riposte et note que la mairie socialiste sortante n'a pas augmenté le taux des logements sociaux et qu'elle propose même de démolir un immeuble HLM dans le quartier de Chabloux. "Nous nous engageons à atteindre l'objectif de 20% de logements sociaux comme le demande le gouvernement".