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  • Genève, tombeau des droits de l'homme?

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    "L'année 2008 verra-t-elle simultanément le soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme par l'ONU et la destruction de ses principes par le Conseil des droits de l'homme?"

     

    Ainsi commence l'appel de la Licra "L'ONU contre les droits de l'homme". Un appel alarmiste? Ou une action de la dernière chance avant la catastrophe annoncée? Un peu des deux comme d'hab dans ce genre de manifeste.

     

    Alarmiste cette phrase: "La parole annonce le passage à l'acte. De Mein kampf à Radio Mille Collines, de Staline à Pol Pot, les exemples abondent pour confirmer la nécessaire extermination de l'ennemi du peuple au nom de la race, des masses laborieuses ou d'un ordre divin supposé". Réaction plutôt salutaire cette dénonciation de de Doudou Diène, le rapporteur spécial de l'ONU sur les formes contemporaines de racisme, quand il prétend qu'énoncer une critique contre le port de la burqua constitue une agression raciste.

     

    Le long texte publié par Le Monde du 28 février est impressionnant. Il a déjà réveillé quelques centaines de bonnes consciences en France et en Suisse. Elisabeth Badinter est la première à l'avoir signé. L'enjeu: le Kulturkampf des islamistes contre l'universalité des droits de l'homme. Armée par la Conférence des organisations islamiques, le Venezuela, l'Iran - avec la complicité cynique de la Russie, note l'appel - la croisade s'en prend directement aux valeurs centrales du monde occidental moderne.

     

    A Durban en 2001, à Genève en 2008, à Durban II en 2009, au nom du droit des peuples, et du relativisme culturel, c'est la Déclaration des droits de l'homme que l'on se prépare à enterrer. Certes, il est de bon ton de dénoncer les islamistes. Si l'on balayait devant notre porte et évoquait un peu ce qui nourrit le feu du djihad?

     

     

  • Trois milliards d'êtres humains en trop!

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    "Il faut ramener la population mondiale à trois milliards d'habitants." Philippe Roch ne manque pas une occasion pour se faire remarquer. Dommage qu'Aline Bachofner ne pousse pas l'ancien patron de l'Office fédéral de l'environnement dans ses derniers retranchements en lui demandant comment atteindre cet objectif.

     

    La rédactrice en chef de la nouvelle Vie protestante se contente d'une réponse acceptable, presque politiquement correcte. L'ancien directeur du WWF suisse défend un rigoureux contrôle des naissances. A la Chinoise? Ou pire peut-être, à la façon du temple solaire? L'écologiste ne doute pas d'une prochaine catastrophe biologique: "Si nous ne nous attelons pas à ce contrôle, la nature s'en chargera. La grippe aviaire pourrait bien faire trois milliards de morts, cela n'aurait rien d'exceptionnel."

     

    Notre néo-malthusianiste "glocal" prend-il ses délires mystiques pour la réalité? Comment Philippe Roch peut-il être aussi certain que la nature va autoréguler le genre humain. Doù tient-il le chiffre de trois milliards de victimes de la grippe aviaire? Pourquoi pas deux ou quatre ou sept? D'où lui vient cette réflexion fondamentaliste et foncièrement pessimiste d'un trop plein d'humains? Par quel miracle, une politique active de décroissance démocgraphique nous permettrait-elle d'échapper à une épidémie?

     

    Si le Genevois retiré dans sa campagne de Russin n'était pas le pacifiste que l'on sait, on le verrait à la tête de ce commando de fondamentalistes qui décide de répandre la variole dans les bidonvilles brésiliens pour éliminer les pauvres en surnombre. Ne riez pas, c'est la trame du roman à succès de Jean-Christophe Rufin, Le parfum d'Adam.

     

    Après le halte à la croissance, le thème de la décroissance séduit les écologistes et celui de la décroissance démographique en particulier. Sur le net, on trouve notamment un manifeste pour la décroissance démographique rédigé par deux doctorants en philosophie de Montpellier : Michaël Achilli et Cyril Arnaud et sur le même site ce graphique éloquent en effet.

     

  • "Qu'est-ce que la propriété? Et bien c'est le sale."

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    "Qu'est-ce que la propriété? Et bien c'est le sale." Tel est la thèse de Michel Serres dans son dernier essai. Du moins ce que j'en découvre dans l'excellente interview que l'écrivain donne à Isabelle Falconnier et qui ouvre la sélection des meilleurs livres du printemps publiée par Payot et l'Hebdo.

     

    "Il me semble qu'il y a un droit naturel à la propriété." Serres insiste. Naturel s'oppose à conventionnel. Naturel, parce que les animaux aussi, qui évidemment ignorent tout du conventionnel, "s'approprient le territoire ou la niche dans laquelle ils copulent, dorment, mangent, etc. Nous faisons comme eux."

     

    Passant à la pratique, le philosophe devient trivial: "Si je crache dans la soupe, vous ne la mangez pas. Dès que j'ai sali les draps de l'hôtel, vous en vous y glisserez pas. Il y a donc une espèce d'équivalence étrange, conclut-il, à la fois animale et humaine, entre le salissement et l'appropriation.

     

    Généralisant son propos, Serres prétend: "Lorsque nous salissons l'environnement, il y a un acte d'appropriation du monde." Ainsi en va-t-il de la publicité par voie d'affiche qui envahit notre champ de vision. L'opinion publique commence à se rebeller et s'interroge: A qui appartient l'espace public? Aux annonceurs?

     

    Et l'espace privé? Les annonceurs ont compris depuis quelque temps que les quidams sont les meilleurs vecteurs de la pub. La marque ne se colle plus dans le col, invisible, mais ostentatoirement sur la manche ou sur le cœur, à la vue de tous. La marque nous possède. A quelques exceptions-près, la croix du Christ, la main de fatma, l'étoile de David sont priés de rester discrètes.

     

    Comment échapper à ces envahissements? Serres rejoint Voltaire et se complet à cultiver son jardin. "Ne pas excéder ses propres limites." Sage conclusion que l'on connaissait déjà dans la formule: ma liberté s'arrête là où commence celle des autres. Et là il n'y a pas d'autres moyens de régler les conflits potentiels que par voie de convention.