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  • La femme et le malade

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    Ce dimanche était en Suisse la journée des malades. L'événement est resté discret comme chaque année. Notre société ne tolère pas la maladie et moins encore les maladies chroniques qui mettent en échec notre médecine.

     

    Tout autre sera la journée du 8 mars prochain, journée de la femme. Jamais en retard d'une action politiquement correcte, la Ville de Genève a même décidé d'étendre la chose à une semaine. Notre bonne municipalité est coutumière du fait. La fête de la musique en juin dure une fin de semaine, le 1er Août est noyé dans les fêtes de Genève, la journée de la mobilité en septembre s'étend sur 7 jours.

     

    Les Journée sont devenues des rituels dans notre société laïque et désacralisée. Elles ponctuent l'année comme autrefois les fêtes carillonnées. Et offrent aux diverses autorités l'occasion de discours de circonstance, de gestes citoyens, de manifestes sans lendemain.

     

    Ce 2 mars était donc la fête des malades. Au CESCO, une jeune pasteure, Sylvie Dunand, a commenté l'Evangile de Luc (8, 40-48) au cours d'une messe dite par l'aumonier du lieu, Assaad Daher (l'aumonerie du CESCO pratique sans tambour ni trompette un œcuménisme actif mais non confusionnel).

     

     

    C'est l'histoire d'une femme qui souffre d'hémorragie depuis 12 ans. Une maladie qu'aucun médecin n'a pu guérir et qui trahit le comportement social de celle qui en souffre. La femme a englouti tout son bien dans cette quête de la guérison, son argent bien sûr, mais aussi ses forces. Elle a épuisé ses proches. La loi juive, rappelle la jeune pasteure, exclut les femmes en période de menstrues.

     

    C'est donc par derrière, profitant de la foule qui presse Jésus, qu'elle s'en vient toucher les franges de son vêtement. Aussitôt elle est guérie. Miracle! Certes. Pourtant les malades du CESCO n'ont pour la plupart guère d'espoir à nourrir. Leur maladie les apportera.

     

    "C'est fini?" Une petite voix s'élève au milieu des malades rassemblés. Rires contrits parmi les fidèles. Imperturbable la pasteure poursuit sa longue catéchèse: Le miracle est ailleurs. Jésus a senti qu'une force était sortie de lui. Qui m'a touché demande-t-il? Question stupide, la foule le presse de tout côté. La femme guérie mais encore bannie se présente alors et raconte son calvaire et sa délivrance. Imaginez la scène. Une femme impure au pied d'un guérisseur. Jésus dit ces paroles connues à la femme que tous ont rejeté: "Ma fille, ta foi ta sauvée. Va en paix!"
    Plus que sa guérison physique, le miracle tient dans sa réinsertion sociale.