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  • Le MIPIM forge la région

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    Assister à la conférence presse des participants du "grand" Genève, pardon du Lake Geneva Region (qui cette année s'étend jusqu'à Lausanne) au prochain MIPIM* est toujours quelque chose de surréaliste et de stimulant. Ladite conférence a eu lieu hier dans les locaux du Credit Suisse à la Praille en présence de Michel Pont, Euro oblige.

     

    Surréaliste, car les discours d'expansion, d'accueil souriant, de carrefour du monde, de progrès et de prospérité tenus par les autorités présentes est aux antipodes de ceux que les Genevois moyens entendent et où il est plus souvent question de sécurité, de tranquillité et de muraille électronique contre les importuns, qu'ils soient automobilistes ou mendiants.

     

    Stimulant, car le MIPIM est une vitrine européenne qui a pour première vertu, vu du Salève, d'effacer les rivalités régionales, les obstacles frontaliers, les coutures administratives, comme l'écrit joliment Patrice Mugny dans son dernier blog.

     

    Un pour tous, tous pour un. Au fond il faudrait plus souvent expédier nos gouvernants aux antipodes, ils reviendraient la tête pleine d'idées neuves et le lacis serrés des frontières intérieures apparaîtraient pour ce qu'elles sont. Une chrysalide anachronique dont Genève doit se libérer pour devenir le papillon admiré qu'elle ambitionne d'être.

     

    * Le MIPIM est le Marché International des Professionnels de l’Immobilier qui aura lieu du 11 au 14 mars à Cannes.

     

     

  • La métropole Genève, au ras des pâquerettes

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    Le dialogue franco-genevois, ce n'est pas du gâteau. Les quelques 70 personnes invitées hier soir par le maire de Saint-Julien (dont une vingtaine de ses colistiers) à discuter du projet d'agglomération franco-valdo-genevois ont pu s'en convaincre au cours d'une soirée où les échecs ont largement tenu le devant de la scène. A bien y réfléchir ni Robert Cramer, guest star de la réunion, ni Bernard Gaud, le don Quichotte français du projet d'agglo, ni Jean-Michel Thénard le plantureux maire de la ville frontalière n'ont donné d'exemples réussis. Ils en existent pourtant.

     

    Manifestement l'élaboration théorique du projet d'agglo, qui s'est achevé le 5 décembre dernier par une signature solennelle d'une Charte, ni sa mise en oeuvre, qui se poursuit à huis clos ou presque (le débat d'hier soir à Saint-Julien n'avait pas été annoncé par voie d'affiche), n'est pas toujours une partie de plaisir.

     

    Pour Bernard Gaud, c'est néanmoins un grand pas en avant. on se parle et pas seulement pour des raisons de pollution ou de trafic. Les Français ont en effet imposé les thèmes de la santé, de la culture, du social, du logements au projet d'agglo. Lequel n'existe, il faut le rappeler que parce que Berne doit distribuer quelques milliards d'ici 2025 aux quelque 32 agglomérations du pays. Genève s'est déjà taillé une bonne part du gateau en engloutissant plus de 550 millions dans le CEVA.

     

    Le CEVA est évidemment revenu sur le devant de la scène au détour d'une question qui fâche. Quid d'une liaison Pont-Rouge Archamps ou Bossey ou Saint-Julien, a demandé une voix innocente? Quid d'une liaison ferroviaire suivant le sillon alpin et raccrochant Genève à la ligne Lyon-Turin, qui fut un temps un projet officiel franco-savoyard? Riposte immédiate de Bernard Gaud qui dénonce les aventuriers qui n'auront qu'un effet démobiliser les autorités françaises parisiennes et régionales qui soutiennent le CEVA du bout des lèvres.

     

    Pas avant 2108 a renchérit Robert Cramer qui voit dans le CEVA l'épine dorsale du futur RER du Genevois. De quoi obliger les Français à ressusciter leur réseau ferroviaire, clame le magistrat genevois. En 2108 peut-être...

     

  • Cramer à Saint-Julien

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    Jean-Louis de Foucault est le 33e et dernier candidat de la liste "Bien-vivre à Saint-Julien" du maire socialiste sortant Jean-Michel Thénard. Depuis dix ans, ce Français (qui a un lointain lien de parenté avec le bienheureux Charles de Foucault) dirige à Genève une entreprise suisse dans la décoration d'intérieur. Il décroche, dit-il, de plus en plus des mandats en France voisine. Le swiss made est un bon argument de vente, le respect des délais aussi. La région devient-elle donc lentement une réalité économique?

     

    Pas vraiment. A entendre Robert Cramer, les entreprises saute-frontière sont encore des exceptions. Pourtant Genève manque de zones industrielles. Pourtant Bercy a récemment levé un obstacle de taille. Le ministère des finances a en effet accepté d'étendre aux PME transfrontalières les règles en matière de prix de transaction dont bénéficient depuis longtemps les multinationales. Les entreprises du cru peuvent donc avoir un pied à Genève et l'autre en France voisine, sans trop risquer les foudres du fisc. Mais les candidats à la bilocalisation ne se pressent pas au portillon. Le patron du territoire genevois le regrette. Les ONG qui gravitent autour de la Genève internationale pourraient aussi trouver en France voisine des locaux à portée de leurs bourses. Un espoir. Un discours.

     

    Des rêves, de vagues bonnes intentions et des histoires de projets avortés, la petite septantaine de militants en a entendu jusqu'à plus soif ce soir à la salle Jules Ferry. Des projets transfrontaliers concrets, aucun.

     

    Robert Cramer, qui a quitté l'assemblée en cours de route pour se rendre à Berne, n'a apporté aucune perspective, autre que ses chevaux de bataille habituels: le CEVA (dont le financement n'est toujours pas bouclé côté français), le tram qui devrait arriver à Saint-Julien en 2018 (mais personne n'a soulevé la question de son financement). A court terme, rien donc pour améliorer les conditions de circulation des pendulaires ou la quiétude des villages de transit.

     

    Au grand dam de Bernard Gaud. Ce petit bout d'homme, maire de Chevrier (quand donc les pommes de Chevrier pourront elles donc être vendus à Genève?), est la cheville ouvrière, côté français, du projet d'agglomération. Une fois que Robert a tourné les talents, il raconte la peine qu'il a eu à convaincre les Genevois de constuire des logements chez eux et d'accepter de laisser un peu d'emplois aux communes de France voisine. Un véritable don Quichotte cet homme-là. Car ce n'est pas gagné.