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  • Euro fort = panier de la ménagère vide?

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    L'équation euro fort, panier de la ménagère vide est un des refrains du président Sarkozy, qui ne manque pas une occasion pour rendre le patron de la Banque centrale européenne, son compatriote Jean-Claude Trichet, responsable du pouvoir d'achat stagnant voire déclinant des Français. A tort, estime l'économiste d'HEID Charles Wyplosz et Guy Vibourel, le patron de Migros Genève.

     

    La fluctuation des monnaies est le résultat d'un choix politique déjà ancien, rappelle le professeur d'économie à l'IHEID. Il serait aujourd'hui bien hasardeux de revenir aux taux de change fixes. La fluctuation des monnaies, c'est aussi le prix à payer pour contenir l'inflation. Sur ce plan, les banques nationales ont plutôt bien réussi, note le prof Wyplosz. Avec Guy Vibourel, il était ce mardi l'invité des 26e Midi de l'Europe organisés par l'Institut européen de l'université de Genève. Un débat, plutôt deux regards parallèles, dirigé par David Haeberli de la Tribune.

     

    L'euro fort est donc une légende, dit Wiplosz qui a développé sa thèse en janvier sur www.telos-eu.com. Le problème, c'est le décrochage continue du dollar. La preuve, le taux de change actuel de l'euro par rapport au franc suisse est quasi le même que celui qui prévalait à son lancement en janvier 1999: 1,61 franc pour un euro. L'assistance des Salons de la rue Bartholoni encaisse quasi bouche bée, bien convaincue qu'au plan local, c'est une autre chanson. Les Genevois ne se précipitent plus en effet dans les grands surfaces françaises.

     

    Certes, concède Guy Vibourel, le taux de change joue un rôle, mais ce rôle, est tout petit, assure-t-il. Pour le tout puissant patron de Migros Genève, l'envolée des prix en France est bien davantage le résultat calaminteux du carcan législatif qui entrave le commerce hexagonal. L'augmentation subite du prix des matières premières est une deuxième raison.

     

    En fait, la volatilité des prix des denrées alimentaires est bien supérieure aux variations des taux de change. Nos deux spécialistes "glocals" sont d'accord sur ce point. Très en verve, l'homme de la grande distribution en profiter pour rappeler qu'à Migros, les prix baissent d'un pourcent chaque année depuis quatre ans. Exemple à l'appui: '"En Suisse, le prix du lait a augmenté récemment de 8 à 10% à la production, mais la Migros n'a augmenté ses prix que de 4%. En France, le prix du lait a augmenté de 20% et Danone annonce une hausse des yaourts de 27%." Notre statut juridique de coopérative de consommateurs est une des raisons de cet état de fait, affirme un rien démago le patron de Migros. Sans parvenir à convaincre Corneglio Sommaruga qui doute du pouvoir effectif des consommateurs sur le géant orange.

     

    Ne devrait-on pas accrocher le franc suisse à l'euro?

     

    La question revient régulièrement comme Noël en décembre. Charles Wyplosz n'y voit guère d'intérêt tant que la Suisse n'est pas membre à part entière de l'Union européenne. Ce qui n'est pas demain la veille, ajoute-t-il. D'autant que, depuis quelques mois, le franc suisse se redresse par rapport à l'euro (il a passé de 1,68 en octobre dernier à 1,61 aujourd'hui), preuve, à ses yeux, que la BNS conserve une marge de manœuvre et n'est pas aussi inféodée à la Banque européenne qu'on le dit.

     

    Pour Guy Vibourel, la bataille contre la vie chère se déroule sur d'autres terrains que celui de la relation euro/franc. La Suisse doit ouvrir ses marchés, notamment agricoles, aligner ses exigences sur les normes européennes. En interne, le patron de Migros Genève serre les boulons, fait pression sur ses fournisseurs tout en les caressant dans le sens du poil avec son label maison "de la région" et développe la gamme M-Budget.

     

    Reste le plus important: "60% de nos coûts sont des coûts de main-d'oeuvre. Le self scanning n'est pas pour tout de suite" rassure en conclusion Guy Vibourel. Mais tout le monde a compris, il y a dans les caisses automatiques un formidable potentiel d'économie pour la grande distribution.

  • Noé en Norvège

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    "La Norvège inaugure un congélateur à graines pour sauver l'humanité" titre la Tribune de ce matin.

     

    Cette arche de Noé (un titre usurpé, Noé avait sauvé aussi le règne animal dont l'homme) doit permettre de "redémarrer une production alimentaire en cas de catastrophe planétaire ou régionale".

     

    Et l'homme, comment survivra-t-il à cette catastrophe annoncée? En se réfugiant dans les abris PC suisses?

     

    Le projet suscite diverses réactions où les théories du complot de la domination des riches industries chimiques et des Frankenstein modernes ne sont pas absentes. Voir notamment ici

     


    Plus sérieusement, la fondation "Global Crop Diversity Trust" a été créé par la FAO, Biodiversité international et d'autres organisations internationales actives dans la recherche sur la biodiversité. La fondation est basée à Rome. (pour voir la vidéo en anglais cliquer sur l'image ci-dessous)

     

  • L'Inde et la Casamance

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    L'Inde, c'est plus d'un milliard d'habitants, plus de 500 millions d'illettrés, des centaines de millions ne vivent qu'avec moins d'un dollar par jour, mais l'Inde est aussi incroyablement riche, industrieuse, inventive, capable de nourrir sa propre population. L'Inde, c'est la paire de boeufs attelée à l'araire et les éoliennes, ce sont des millions de molardiers qui ne mangent pas tous les jours à leur faim et des vedettes du shobizz, de l'économie et du criket multimillionnaires.

     

     

     

    Il n'y a effectivement plus de famine en Inde, "seulement" un problème d'emploi pour des centaines de millions de gens. L'agriculture vivrière permet en théorie de survivre, mais il y a loin de la coupe aux lèvres.

     

    Il ne suffit pas d'attribuer un lopin de terre à un ouvrier agricole pour qu'il se transforme soudain en paysan capable de préparer cette terre de manière à prévenir l'érosion et à conserver l'humus, de l'ensemencer avec du bon grain (OGM), de protéger la culture durant des mois contre les vermines et les herbes folles, de l'irriguer, au temps de la récolte de stocker la moisson à l'abri des rongeurs et de la commercialiser et tout cela sans tomber dans le cercle vicieux du surendettement. Combien de réformes agraires ont échoué faute d'avoir su résoudre tous ces problèmes à temps? L'Inde y parvient peu à peu même s'il y a encore énormément à faire, notamment dans les infrastructures de transport et d'électricité notablement insuffisantes.

     

    Par contraste, le Sénégal s'enfonce, toujours incapable de produire de quoi nourrir sa population. La Casamance est l'exemple même de l'échec des responsables politiques à prendre un problème à bras le corps pour sortir cet enclave naturellement riche de l'ornière dans laquelle elle végète depuis 25 ans.

     

    Cette année, il faut même importer en masse du riz de l'étranger pour nourrir la population de cette région que les Sénégalais appellent toujours le grenier du Sénégal. Selon Le Soleil de Dakar, la coopération allemande est à l'oeuvre. Les Allemands ne se contentent pas de livrer de l'aide alimentaire, ils seraient sur le point de construire une centrale solaire dans la région de Ziguinchor. Espoirs donc?

     

    Si les vivres arrivent bien dans cette région destructurée par l'action d'un Mouvement d'indépendance insensé, combien de projets pharaoniques du style de la centrale solaire n'ont pas dépassé le stade des articles de presse et des propos de bouche des politiciens?