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  • Les petits cantons font la nique aux grands

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    Avant, après...

     

    A l'heure où le ministre des finances genevois ajoute quelques complexités à l'horloge de la péréquation financière entre les 45 communes du canton, l'Assemblée interjurassienne frappe fort en proposant de créer un grand canton, de Delle à la Neuveville, structuré en six grandes communes.

     

    Décidément après Glaris dont la Landsgemeinde a décidé de ne conserver que trois communes, les petits cantons montrent la voie aux plus grands. Small is beautiful? "La solution audacieuse à la question jurassienne" n'est certes pas encore réalité. Mais elle fait déjà débat.

     

    Elle murit au travers de rapport et de réflexion menée par ce qui pourrait bien tenir lieu d'Assemblée constituante du canton élargi. Au passage, on notera que le moteur de cette création institutionnelle relève des mêmes ressorts qu'ailleurs on nomme dédaigneusement épuration ethnique et qu'elle consacre si elle devait voir le jour la fin d'un canton bilingue de Berne. L'audacieux projet qui redessine le Jura n'a pas que des bons côtés. A ce niveau de la fiction politique, on peut sans peine franchir un pas de plus et songer à un canton uni entre le "new Jura" et Neuchâtel.

     

    Au cours des 50 dernières années, la Suède a fait passer le nombre de ses communes d’environ 2500 à 300, l’Allemagne de 34000 à 15000. D’autre pays ont fait pareil. A l’opposé, les structures suisses – tous les participants en ont convenu – sont très solides. Les fusions n’ont réduit le nombre des communes que de 3200 à 2800 et il n’y aura pas de changements importants ces prochaines années. Hans-Peter Fagagnini in http://www.horizons-et-debats.ch/35/35_11.htm

  • Devoir de mémoire et droit à l'oubli

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    Sarkozy aura tout de même atteint son but: précipiter l'intelligentsia française dans une diatribe dont elle cultive un goût immodéré et gourmand. L'espace d'une semaine, tandis que la mondialisation fait son œuvre chez Miko, à l'Oréal et dans nombre d'autres entreprises moins médiatiques, les Français sont divertis de leurs soucis quotidiens. au passage, le président prescripteur de la morale publique rappelle qu'il y a eu pire condition dans l'Histoire récente et que les Français seraient bien avisés de relativiser la perte de leur pouvoir d'achat.

     

    Laissons donc les psy, les pédagogues, les grands témoins et les professeurs d'Histoire (ou d'histoires) gloser sur la meilleure manière de sacrifier au devoir de mémoire. Il est certain que pour un élève évoquer la mémoire d'un enfant tué en raison de sa race ou de sa religion ressemble, quant à la méthode, à la cuillère d'huile de ricin ou de foie de morue qu'autrefois l'on infligeait aux gosses pour les remplir de vitamines.

     

    Cela dit, dans cette société où les héros des jeux vidéo ont plusieurs vies et "ressuscite" d'un clic, il n'est pas peut-être pas si faux de rappeler que sous nos cieux (ceux de l'Inde exceptés), les êtres humains n'ont qu'une vie et qu'il est criminel de la détruire ou de la souiller.

     

    J'écris ce billet parce que je suis tombé hier soir sur un bouquin dont la lecture des premières pages m'a impressionné. Sous les étoiles du Rwanda est une œuvre à deux voix, celle d'une Genevoise de 48 ans, Mathilde Fontanet, et celle d'une Rwandaise de 38 ans Odette Habykare. Leur dialogue remémore l'indicible génocide de ce petit pays des hauts plateaux africains.

     

    Combien de génocide le monde a-t-il connu? Quel sera le prochain? Le devoir de mémoire s'impose certes. Mais le culte des victimes, si en vogue aujourd'hui, n'est-il aussi, comme le dit Caroline Eliacheff, ce matin sur France Culture, une manière pour notre génération d'apparaître sous un meilleur jour que celle de nos grands-parents, alors que nous avons tant à faire pour intégrer les jeunes d'aujourd'hui dans une société plus altruiste et plus juste? (Pour écouter cette chronique intitulée Droit à l'oubli, cliquez ici)

     

    [Cliquez deux fois sur les images ci-dessous pour lire le texte]

  • Beaux, beaux, les bobos écoquartiers!

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    Au retour de nos quatre magistrats de leur escapade urbanistique dans les ci-devants écoquartiers du nord de l'Europe (au sud, il n'y a que des slums napolitains, c'est bien connu), les langues se délient sur les avantages et les inconvénients de la participation populaire dans la réalisation de ces nouveaux quartiers.

     

    Dès le 30 janvier, Patrice Mugny n'a pas pratiqué la langue de bois dans son blog http://mairie0708.blog.tdg.ch.

     

    "La concrétisation du triple objectif – écologique, social et économique – est loin d’être facile à réaliser. A Fribourg-en-Brisgau, le fameux éco-quartier de Vauban, l’un des plus anciens d’Allemagne, séduit par ses aménagements et ses solutions écologiques éprouvées. Mais la porte n’est pas ouverte à tout le monde : il faut en effet être (presque) riche pour y résider."

     

    Pierre Maudet ne dit pas autre chose dans l'interview qu'il accorde à Tout l'Immobilier. (Tout l'immo qui adore épingler la Tribune, mais ne cite pas l'adresse du blog du maire...)

     

    J'ai découvert aussi cet aveu sur Geneve active, un site intéressant qui délivre de l'actu (vue de gauche le plus souvent) sur notre Genève. Voici donc une réflexion signée David Gaillard:

    " Sous l’angle de la durabilité sociale, l’exemple de Vauban montre que la participation en amont des futurs habitants aboutit à un quartier socialement homogène et composé en majorité par des couples avec enfants (ghetto de bobo, pour faire simple). Alors qu’à Rieselfeld, avec une participation plus faible et organisée par l’Etat, la mixité sociale est plus grande. Conclusion: La participation « bottom up » et en amont des futurs habitants est une condition nécessaire mais pas suffisante de la durabilité sociale."

     

    Conclusion: parlons-moins des écoquartiers et rallions-nous au bon sens de Michèle Kunzler qui dans un commentaire à un mien billet précédent plaide pour la diversité des expériences.