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Devoir de mémoire et droit à l'oubli

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Sarkozy aura tout de même atteint son but: précipiter l'intelligentsia française dans une diatribe dont elle cultive un goût immodéré et gourmand. L'espace d'une semaine, tandis que la mondialisation fait son œuvre chez Miko, à l'Oréal et dans nombre d'autres entreprises moins médiatiques, les Français sont divertis de leurs soucis quotidiens. au passage, le président prescripteur de la morale publique rappelle qu'il y a eu pire condition dans l'Histoire récente et que les Français seraient bien avisés de relativiser la perte de leur pouvoir d'achat.

 

Laissons donc les psy, les pédagogues, les grands témoins et les professeurs d'Histoire (ou d'histoires) gloser sur la meilleure manière de sacrifier au devoir de mémoire. Il est certain que pour un élève évoquer la mémoire d'un enfant tué en raison de sa race ou de sa religion ressemble, quant à la méthode, à la cuillère d'huile de ricin ou de foie de morue qu'autrefois l'on infligeait aux gosses pour les remplir de vitamines.

 

Cela dit, dans cette société où les héros des jeux vidéo ont plusieurs vies et "ressuscite" d'un clic, il n'est pas peut-être pas si faux de rappeler que sous nos cieux (ceux de l'Inde exceptés), les êtres humains n'ont qu'une vie et qu'il est criminel de la détruire ou de la souiller.

 

J'écris ce billet parce que je suis tombé hier soir sur un bouquin dont la lecture des premières pages m'a impressionné. Sous les étoiles du Rwanda est une œuvre à deux voix, celle d'une Genevoise de 48 ans, Mathilde Fontanet, et celle d'une Rwandaise de 38 ans Odette Habykare. Leur dialogue remémore l'indicible génocide de ce petit pays des hauts plateaux africains.

 

Combien de génocide le monde a-t-il connu? Quel sera le prochain? Le devoir de mémoire s'impose certes. Mais le culte des victimes, si en vogue aujourd'hui, n'est-il aussi, comme le dit Caroline Eliacheff, ce matin sur France Culture, une manière pour notre génération d'apparaître sous un meilleur jour que celle de nos grands-parents, alors que nous avons tant à faire pour intégrer les jeunes d'aujourd'hui dans une société plus altruiste et plus juste? (Pour écouter cette chronique intitulée Droit à l'oubli, cliquez ici)

 

[Cliquez deux fois sur les images ci-dessous pour lire le texte]

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