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  • Les bonnes tours de Mumbai

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    La Chine n'est pas trop regardante avec les droits de ces citoyens lorsqu'il s'agit de construire la première puissance mondiale. Les autoroutes passent, les buildings s'élancent vers le ciel. Tant pis pour ceux qui sont sur la trajectoire. Et le monde s'émerveille de ce miracle économique.

     

    L'Inde, elle aussi, est entrée plus tardivement dans le cercle "vertueux" (?) d'une croissance à 8 ou 10 %. Et peu importe si le PNB comptabilise également les accidents de la route, le budget militaire et le rêve d'aller sur la lune.

     

    Mumbai tente d'éviter l'implosion dans la pauvreté de son centre ville en invitant la nouvelles classes moyennes à habiter dans des tours d'habitation de 30 à 50 étages chapeautées par des petits palais des mille et une nuit. Elles surgissent partout, au coeur de la ville, comme des doigts dressés gantés de blanc.

     

     

     

     

     

    Une bonne manière de maintenir à la fois la stratification verticales des couches sociales tout en assurant leur mixité horizontale au sol. Les plus riches vivent dans les étages supérieurs, mais sont bien obligés de redescendre sur terre au milieu de la population. Tout le contraire de l'urbanisation sauvage "américaine", qui abandonne les taudis des centres villes aux pauvres et contraints les riches à s'exiler en banlieue à une, deux ou trois heures de route.

     

    En renonçant à la verticalité et en misant tout sur l'horizontalité, la ville perd ses élites, ses forces vives, qui finissent par abandonner son cœur et se voient condamnées à passer leur vie entre des centres commerciaux périphériques géants et climatisés et le ghetto internationalisé et tout aussi climatisé de leur entreprise.

     

    Genève en comparaison des mégalopoles chinoises ou indiennes est une micro-cité où l'on circule agréablement même aux heures de pointe. Mais qui, jusqu'à présent, a choisi le modèle horizontal de développement. Il est temps d'en changer. Lundi, le Times of India, qui est à l'Inde ce que la NZZ est à la Suisse ou le Monde à la France, ouvrait sa Une sur une pleine page de publicité, celle d'un puissant groupe public d'investisseurs étrangers (l'Etat de Dubai). On n'imagine pas (encore) une telle publicité à la une de la Tribune.

     

  • Retour d'Inde: nationalisme

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    Samedi, à Mumbai, un leader nationaliste s'en est pris aux Indiens du nord qui investissent, trop à son goût, la capitale économique de l'Inde au détriment des locaux. Ses partisans les plus déterminés sont illico passés aux actes. Au centre ville, des chauffeurs de taxi, dont la majorité est en effet "migrante", ont été tabassés.

     

    Dans des mises en images pastiche bollyvoodiens des grandes chaines d'info internationales, les TV locales projettent en boucle les reportages sur ces émeutiers en train de briser les vitres d'une de ces petites voiturettes noires au toit jaune, qui sont à la capitale du Maharastra ce que le jet d'eau est à Genève. Des policiers en kaki, le bâton à la main, contrôlent indolemment la situation. Les politiciens en campagne électorale (quasi permamenente dans ce pays continent d'un 1,1 milliards d'habitants) s'emparent de l'affaire. Des manifestations téléguidées ont lieu à mille kilomètres de là, dans la vallée du Gange.

     

    Le commun des mortels ne s'émeut guère de ces échauffourées. (D'autant moins qu'en Inde le commun des mortels n'attache pas à cette vie présente autant de prix que nous autres occidentaux qui croyons n'en avoir qu'une). Le bruit des klaxons des taxis fourmis, la sono de la maxi kermesse hindou de la Mahatma Gandhi Road et les appels des commerçants des bazars et des rues, qui ne connaissent ni samedi ni dimanche, couvrent sans peine la clameur de la rue.

     

    PS: Bonjour, ce blog renaît après un mois de vacance. Un voyage en Inde en est la raison. Il reprends son rythme quotidien et publiera quelques idées et réflexions glanées au fil des jour d'Ahmedabad au plateau du Deccan.

     

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