Cramer à Saint-Julien (28/02/2008)
Jean-Louis de Foucault est le 33e et dernier candidat de la liste "Bien-vivre à Saint-Julien" du maire socialiste sortant Jean-Michel Thénard. Depuis dix ans, ce Français (qui a un lointain lien de parenté avec le bienheureux Charles de Foucault) dirige à Genève une entreprise suisse dans la décoration d'intérieur. Il décroche, dit-il, de plus en plus des mandats en France voisine. Le swiss made est un bon argument de vente, le respect des délais aussi. La région devient-elle donc lentement une réalité économique?
Pas vraiment. A entendre Robert Cramer, les entreprises saute-frontière sont encore des exceptions. Pourtant Genève manque de zones industrielles. Pourtant Bercy a récemment levé un obstacle de taille. Le ministère des finances a en effet accepté d'étendre aux PME transfrontalières les règles en matière de prix de transaction dont bénéficient depuis longtemps les multinationales. Les entreprises du cru peuvent donc avoir un pied à Genève et l'autre en France voisine, sans trop risquer les foudres du fisc. Mais les candidats à la bilocalisation ne se pressent pas au portillon. Le patron du territoire genevois le regrette. Les ONG qui gravitent autour de la Genève internationale pourraient aussi trouver en France voisine des locaux à portée de leurs bourses. Un espoir. Un discours.
Des rêves, de vagues bonnes intentions et des histoires de projets avortés, la petite septantaine de militants en a entendu jusqu'à plus soif ce soir à la salle Jules Ferry. Des projets transfrontaliers concrets, aucun.
Robert Cramer, qui a quitté l'assemblée en cours de route pour se rendre à Berne, n'a apporté aucune perspective, autre que ses chevaux de bataille habituels: le CEVA (dont le financement n'est toujours pas bouclé côté français), le tram qui devrait arriver à Saint-Julien en 2018 (mais personne n'a soulevé la question de son financement). A court terme, rien donc pour améliorer les conditions de circulation des pendulaires ou la quiétude des villages de transit.
Au grand dam de Bernard Gaud. Ce petit bout d'homme, maire de Chevrier (quand donc les pommes de Chevrier pourront elles donc être vendus à Genève?), est la cheville ouvrière, côté français, du projet d'agglomération. Une fois que Robert a tourné les talents, il raconte la peine qu'il a eu à convaincre les Genevois de constuire des logements chez eux et d'accepter de laisser un peu d'emplois aux communes de France voisine. Un véritable don Quichotte cet homme-là. Car ce n'est pas gagné.
22:47 | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
que voulez-vous croire chez Cramer?
Pour moi il n'y a rien de bon dans cette pomme-là!
Pour ce qui est du Maire de Chevrier il nous montre que la voie réelle est celle de la Région et non celle du parisianisme peopolo-politique.
Mais pour cela il faudrait qu'au niveau de la Région elle-même, les jalousies s'éteignent. Tant que Rhône-Alpes est conduite par des personnes de la gauche la plus virulente contre Genève, le maire de Chevrier à plus de chances d'être entendu par ses... chèvres que par les ânes de Lyon!
Pour ce qui est de Bercy et de ses accords, je trouve surtout inadmissible que la Suisse n'exige pas cette bilocalisation pour permettre à des entreprises française d'exercer à Genève!
C'est que les accords bilatéraux ont tout simplement manqué le train! Ce qui explique aussi que Cramer ne comprenne pas, il ne sait pas ce que c'est .... un train!
Écrit par : Izidor Habern | 29/02/2008