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Politique genevoise - Page 192

  • Conseil d'Etat: note à peine suffisante

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    Le Conseil d'Etat genevois rosit son bilan à mi-législature. Nos sept sages se félicitent d'avoir, en deux ans, retrouvé la quiétude des chiffres noirs. Avec une croissance du PNB de 3,5% et des impôts qui augmentent sournoisement (voyez l'évolution de la valeur locative), l'exportation de certaines charges sur d'autres collectivités (les communes mais aussi, par exemple, les enfants des travailleurs pendulaires n'émargent pas au budget du DIP), le redressement des finances ne relève pas d'un exploit. Pas dupe, Standard & Poor's a d'ailleurs maintenu sa note de A au canton ce qui place la fière Genève en queue du classement suisse. Pas de quoi pavoiser donc.

     

    On peut même se demander si l'on n'aurait pas pu faire mieux. Mais, prisonnier de la religion "ni-ni" décrétée de la chaire de Saint-Pierre il y a deux ans (ni hausse d'impôt, ni baisse des prestations), le Conseil d'Etat ne s'est pas donné les moyens de réduire sérieusement la dette, autrement que par des cessions d'actifs et un bilan moins mauvais que prévu de la liquidation des casseroles de la BCGe. Pas d'amortissement du découvert au budget 2008 par exemple, comme la prévoit Pascal Broulis à Lausanne, un peu contre l'orthodoxie comptable. Le président du Conseil d'Etat vaudois pour 5 ans a inscrit 140 millions de remboursement de la dette dans son budget. Il sait que l'affichage de bénéfices est la meilleure manière de rallumer la bataille des plus plus: plus de baisse d'impôts, plus de prestations.

     

    Pour le reste, les dix pages du bilan de législature présente une série d'améliorations somme toute bien modeste. La construction de logements n'a toujours pas décollé, tandis que les prix de l'immobilier s'envolent poussant les loyers à la hausse. Malgré une situation conjoncturelle florissante, le taux de chômage reste encore élevé. Les bas de laine des communes riches sont toujours plus gros. L'hôpital coûte toujours plus cher par Genevois que les autres établissements médicaux universitaires de Suisse. La mobilité générale est en recul. Et la charge fiscale moyenne par habitant reste la plus élevée du pays.

  • Logements publics: un audit général?

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    La socialiste Salerno met le bâton dans la fourmilière des petits copains qui logent dans des appartements de la Ville sans toujours payer un loyer "normal". Courageux!

     

    Se demander pourquoi Pierre Muller n'a pas ouvert cette boîte à surprises revient à rappeler que le magistrat libéral était l'otage d'une majorité de gauche au Conseil administratif et au Conseil municipal. Et qu'une telle curiosité aurait aussitôt déclenché un pugilat politicien.

     

    Conclusion: la gestion au jour le jour de l'argent public lorsqu'il est porteur d'avantages particuliers ne fait pas forcément bon ménage avec le règne des partis et le rythme des élections. La plupart des communes ont tenté d'échapper au risque du clientélisme en confiant la gestion de leur parc immobilier à des fondations dont les conseils choisissent les locataires dans le secret des séances.

     

    Cette solution n'est certes pas la panacée et n'est pas sans risque non plus. Elle ne devrait pas exonérer les gérances publiques d'établir des indicateurs fiables sur l'efficience sociale du système des logements publics. Le Conseil d'Etat qui est sensé exercer une tutelle sur les communes dispose-t-il d'un tel instrument?

  • Genève, un Etat quart-mondiste

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    "L'excès d'impôt envers les "riches" risque de créer un exode massif et de transformer Genève en un Etat quart-mondiste." La formule paraît ce matin dans la Tribune de Genève sous la plume de la très libérale Beatriz de Candolle, par ailleurs maire de la riche commune de Chêne-Bourg. Il n'est évidemment pas venu à l'idée de Madame la députée que le scandale n'est pas le niveau de l'impôt des plus riches, mais l'inégale répartition des richesses entre les habitants de ce pays et plus généralement entre les citoyens du monde.

     

    Madame la députée cite en effet à l'appui de sa croisade contre les initiatives fiscales de l'extrême-gauche genevoise la récente migration de la famille Bertarelli à Gstaad, commune bernoise de Saanen, comme l'exemple d'exode qui menace le canton si les Genevois efface, le 16 décembre prochain, pour les plus riches, la baisse d'impôt de 12% votée en 1999. Or, affirme Beatriz de Candolle, l'exode des riches précipitera l'Etat de Genève dans le "quart-monde".

     

    En effet, les riches ont cette liberté de choisir leur lieu de résidence. Ils ont aussi cette liberté de peser sur la politique culturelle de la ville, plus que tout autre citoyen normal, en allouant ou en retirant leurs généreux soutiens. Et le peuple n'a qu'à se taire et serait bien inspirer de saluer bien bas les riches qui nous font l'amabilité de demeurer sous nos cieux.

     

    Madame la députée oublie sans doute que le revenu de Bertarelli n'est vraisemblablement pas entièrement ou seulement le résultat des performances exceptionnelles du patron d'Alinghi. Et même si c'était le cas - Bill Gates et quelques autres ont échaffaudé leur fortune en partant de rien - le don que la nature leur a donné ne les autorise en rien à s'arroger des salaires d'Ospel (on disait autrefois des salaires de ministres) et à rechercher les paradis fiscaux.

     

    Madame la maire cite Talleyrand qui affirmait que tout excès est ridicule! En effet! Cela dit, il faut rejeter les initiatives de l'extrême-gauche. Pour trois autres raisons.

    1) Le canton et les communes sont dans les chiffres noirs.

    2) Ils n'ont pas encore démontré une vertu suffisante dans l'art de dépenser de manière économique l'argent des contribuables, riches ou pauvres.

    3) Le canton augmente sournoisement l'impôt des propriétaires en ajustant la valeur locative qui s'ajoute au revenu de ces contribuables.