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Politique genevoise - Page 189

  • Mugny, l'anti-Fazy

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    Au-delà des "rupestries" et des réactions à chaud que la missive du magistrat Vert à l'OFCOM a suscitées notamment sur les blogs de la Tribune (voir ici, ici et ici), le fond de l'affaire, à savoir l'interdiction de Radio Lac à Genève, mérite à elle-seule quelques réflexions.

     

    D'abord de quel droit le maire de la Ville se prononce-t-il sur cette question de la concession aux radios locales? L'OFCOM a-t-il interpellé les 45 Mairies du canton? Non. Le canton a-t-il envoyé sa réponse de son côté? Non. On assiste une fois de plus à une démonstration de l'hégémonie de la Ville qui, faut-il le rappler, n'héberge que 185'000 habitants sur les 450'000 du canton et sur les 700'000 de l'agglomération franco-valdo-genevoise.

     

     

    Radio Lac a été fondée à Genève. Elle fut l'une des premières radios locales de la région et y a trouvé un public fidèle. Elle a été rachetée par un groupe de Lausanne qui a l'ambition d'en faire une antenne lémanique assez forte pour résister aux grandes chaînes françaises qui elles n'ont rien de local.

     

    La question serait plutôt pourquoi n'avons-nous plus à Genève d'éditeurs capables d'offrir des journaux et des stations de radios et télévision indépendants à cette région, qui prétend, à juste titre, devenir une métropole européenne. Une partie de la réponse réside dans le fait qu'il faut un certain bassin de population pour faire vivre de tels médias et encore dans des conditions parfois précaires qui n'assurent pas forcément la qualité et la quantité de l'information souhaitables.

     

    La Suisse doit se rendre à cette évidence. En matière d'information, comme dans bien d'autres domaines, nos villes et nos cantons sont devenus trop petits pour continuer à avoir des médias locaux de qualité.

     

    Rendons cependant grâce au maire de Genève. Avec sa réaction de nain de jardin, d'anti-Fazy qui voudrait rétablir des remparts électroniques (péage concessions radio) autour d'une ville qui lui échappe, qui le dépasse, car elle s'étend désormais jusqu'à Annemasse, jusqu'à Ferney, jusqu'à Bernex, jusqu'à Saint-Julien, Patrice Mugny démontre que la commune de Genève n'a tout simplement plus de raison d'être.

  • Beaux, beaux, les bobos écoquartiers!

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    Au retour de nos quatre magistrats de leur escapade urbanistique dans les ci-devants écoquartiers du nord de l'Europe (au sud, il n'y a que des slums napolitains, c'est bien connu), les langues se délient sur les avantages et les inconvénients de la participation populaire dans la réalisation de ces nouveaux quartiers.

     

    Dès le 30 janvier, Patrice Mugny n'a pas pratiqué la langue de bois dans son blog http://mairie0708.blog.tdg.ch.

     

    "La concrétisation du triple objectif – écologique, social et économique – est loin d’être facile à réaliser. A Fribourg-en-Brisgau, le fameux éco-quartier de Vauban, l’un des plus anciens d’Allemagne, séduit par ses aménagements et ses solutions écologiques éprouvées. Mais la porte n’est pas ouverte à tout le monde : il faut en effet être (presque) riche pour y résider."

     

    Pierre Maudet ne dit pas autre chose dans l'interview qu'il accorde à Tout l'Immobilier. (Tout l'immo qui adore épingler la Tribune, mais ne cite pas l'adresse du blog du maire...)

     

    J'ai découvert aussi cet aveu sur Geneve active, un site intéressant qui délivre de l'actu (vue de gauche le plus souvent) sur notre Genève. Voici donc une réflexion signée David Gaillard:

    " Sous l’angle de la durabilité sociale, l’exemple de Vauban montre que la participation en amont des futurs habitants aboutit à un quartier socialement homogène et composé en majorité par des couples avec enfants (ghetto de bobo, pour faire simple). Alors qu’à Rieselfeld, avec une participation plus faible et organisée par l’Etat, la mixité sociale est plus grande. Conclusion: La participation « bottom up » et en amont des futurs habitants est une condition nécessaire mais pas suffisante de la durabilité sociale."

     

    Conclusion: parlons-moins des écoquartiers et rallions-nous au bon sens de Michèle Kunzler qui dans un commentaire à un mien billet précédent plaide pour la diversité des expériences.

     

     

  • Genève 1847, 1864, 1932

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    A propos de la révision totale de la constitution genevoise, je joins à ce billet un article de Dominique Wisler découvert dans son long cv sur coginta.com. Ce politologue fribourgeois, habitant Genève, spécialiste en organisation policière, y analyse finement le mitraillage du 9 novembre 1932.

     

    Tirant un parallèle avec la guerre civile qui faillit éclater à Genève en août 1864, il explique combien ce tragique événement est le résultat aussi de l'incapacité des partis politiques d'alors d'accepter le jeu de la représentation proportionnelle. Dominique Wisler prépare un ouvrage à ce sujet et en donne les ébauches sur son site:  La démocratie absolue, émeute et innovation politique dans l'histoire moderne suisse.

     

    Intéressant à l'heure où rode le fantôme radical d'un gouverneur pour Genève (ville et canton) et où les Vaudois ont introduit, au détour de la révision de leur constitution, un président du Conseil d'Etat pour quatre ans.