Santo subito! On se souvient de cette foule rassemblée par centaines de milliers sur la place Saint-Pierre, démultipliée par le tube cathodique, aujourd'hui à plasma ou à leds, le lendemain du décès du vieux pape Jean Paul II, réclamant que le serviteur de Dieu fût fait saint dans l'instant. Le monde entier avait rendu hommage à ce Polonais qui avait lutté pour la libération des siens du joug d'un régime totalitaire humain et était devenu presque un mort vivant, statufié par la maladie de Parkinson, une maladie terrible, un mal qui asservi, dont l'homme commence enfin à maîtriser un petit peu les effets.
Santo subito! Le cri n'est pas monté que de la communauté catholique, mais le pape n'était pas encore tout à fait universel. À quelques distances de Rome - j'étais ce jour-là à Dakar - l'événement est passé inaperçu.
Santo subito! Les protestants ont aboli le culte des saints. Nelson Mandela ne bénéficiera donc pas de cette appellation même si la ferveur populaire sera sans doute la même et peut être plus grande encore. Mais il le mérite bien. La notion de prix Nobel de la paix en tient elle-lieu?
Lire la suite