Derrière les boules rouges, scintillantes, suspendues contre la vitrine, gouttes de sang festives, la froidure de décembre, une enseigne verte de Rolex, deux mères Noël servent des latte macchiato, peu de monde dans ce bar proche de la poste du Mont-Blanc, dont le fronton énumère la liste des pays de l'Europe d'avant 1914. Sur un grand écran, défilent des mannequins sapés selon les canons de la mode 2013, le best of des créateurs mondialisés, que des photographes en jupettes roses shootent et mitraillent en cadence. Aussitôt, imagine-t-on, les caméras robotisées crachant leurs images sur les réseaux sans frontières. Ils sont tous beaux, smart, jeunes dans leur pyjamas bariolés.
À quoi pensaient donc leurs lointains frères d'il y'a un siècle. Songeaient-ils que neuf mois plus tard, le temps d'une gestation, ils allaient, pire de que des bêtes ,s'entretuer et mourir, pire que des rats dans les tranchées et sur des champs de batailles. Cette pensée me hante. Comment peut-on pendant quatre longues années détruire la fine fleur des nations?
Démocratie - Page 152
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Veille de 14
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PLR vaudois, PLR genevois: n'est pas Broulis qui veut!
Petit rappel, le ministre des Finances vaudois a réduit en deux législatures la dette cantonale de près de 9 milliards à moins de un milliard de francs, sans compter quelques fonds ici et là qui font de Vaud un pays sans dette (j'en parle ici graphique à l'appui). C'est évidemment exagéré. Un certain endettement est parfaitement normal lorsque la population et l'économie croissent, ce qui est le cas de toute la métropole lémanique.
Cela dit Broulis a conduit une politique anticyclique digne de Keynes, que la gauche genevoise adore citer quand ça va mal mais oublie aussitôt que ça va bien. Car, en réduisant la dette en période de vaches grasses - Vaud comme Genève ont engrangé des revenus fiscaux considérables et en forte augmentation depuis huit ans, mais aussi en transférant des charges sur les communes et en jouant le père la rigueur sur les autres dépenses - Broulis a donné les moyens aux finances vaudoises d'affronter une prochaine crise économique. Genève sera de ce point de vue fort dépourvue quand la bise se lèvera.
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La gouvernement genevois est il créationniste?
Le créationnisme vous connaissez? C'est une de ces modes américaines qui tombent régulièrement, comme le brouillard sur Genève en hiver, et encombrent les esprits et les médias le temps que la lux balaie les tenebras. Que reste-t-il des sorcières et des courges d'Halloween?
La vogue du créationnisme - le fait de donner une valeur scientifique au récit de la création du monde tel qu'il figure dans la Bible - a été moins visible que la déferlante des citrouilles et son élan semble déjà calé. Sauf pour le Conseil d'Etat genevois qui a prêté serment mardi non pas sur la Bible mais devant les Saintes Écritures, comme les a bien nommées le pasteur du jour, pardon le président socialiste du Grand Conseil, Antoine Droin.
Étonnante tout de même que cette Bible posée devant les corps constitués de cette République laïque, au chœur d'une cathédrale, devenue bâtiment civil le temps de la cérémonie, ce que n'a pas manqué de rappeler le Sautier du Grand Conseil!