Pour le Parti démocrate-chrétien genevois, le pouvoir communal était cardinal. C'est dans le vivier des communes réunies, les communes catholiques savoyardes et françaises rattachées au canton en 1815, que le parti a longtemps recruter ses élites, avant que la diaspora des cantons catholiques ne viennent lui redonner un nouvel élan dans les années 50 et 60.
Et voilà que la secrétaire générale du PDC genevois donne ce matin dans la Tribune une nouveau de canif dans l'autonomie communale. "Sport: Genève doit se doter d'une autorité cantonale" écrit la jeune députée. Je suis d'accord, mais cela signifie que ce pouvoir de coordination, tout comme celui que Beer réclame au niveau de la culture, réduira forcément le pouvoir des communes.
Normal. Les communes genevoises sont trop petites pour continuer d'exister comme si le monde n'avait pas changé depuis deux siècles. Malgré tous les efforts des résistants, des conservateurs, des idéalistes du creuset de la démocratie, les communes ne cesseront pas d'être vidées peu à peu de leur substance. La nécessité de l'harmonisation des politiques publiques l'impose. Et pas seulement pour des raisons économiques ou financières.
Chaque étage du mille-feuille démocratique suisse est frappé par ce phénomène qui consiste à confier à la couche supérieure des tâches qui autrefois étaient gérées par le local. C'est vrai pour les communes, c'est vrai pour les cantons, la Confédération, l'Europe même qui délègue une partie de sa gouvernance à des organisations internationales (OMS, UIT, FMI, etc). Et même à des entreprises privées, comme on le voit du monde internet qui est géré non pas par l'UIT mais l'Internet Society, de la qualité des processus dont les normes sont définies par l'ISO basée à Genève ou encore des normes comptables par l'IFRS.
C'est ainsi qu'on mesure combien le système politique genevois qui permet que des référendums soient lancés contre des prévis communaux et fera ainsi que les citoyens de la ville de Genève, seuls, auront leur mot à dire sur le parc de l'OMC ou le développement du quartier Praille Acacias Vernets est inique et scandaleux.
Vivement la démocratie glocale: un beau défi pour nos constituants!