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Le successeur de Bèze absout les banquiers

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dermange tete.jpg"La crise actuelle n'est pas due à quelques méchants managers qui se seraient mal comportés, ni même à une absence de règles. Le problème est plutôt que celles qui existaient ont été mal appliquées par les instances chargées du contrôle des banques." C'est le doyen de la faculté de théologie de l'Académie de Genève, le successeur de Théodore de Bèze, qui le dit dans Bilan de cette semaine.

"Si moraliser signifie rendre les acteurs économiques "vertueux", on se méprend complètement. dit encore François Dermange. L'économie moderne est née de la dissociation de l'économie et de la morale; cette dernière y est d'ailleurs inefficace." Le professeur a sans doute raison sur le plan formel. Encore que je me demande si la société policière dans laquelle nous glissons peu à peu, à l'égal de celle qui ailleurs est police des moeurs ou police de la pensée, n'est pas justement dû au fait que la morale est inefficace.

Quand l'homme ne se tempère pas par lui même, en raison d'une éthique ou d'une morale transcendante ou immanente, il fabrique une société carcérale infantile où le contrôleur domine: le contrôle qualité se substitue à la conscience professionnelle, le politiquement correct au civisme, le consumérisme au socialisme, le profit individuel au bien commun.

Une société infantile et donc violente: ce n'est pas l'homme qui est mauvais, c'est la société qui le corrompt et c'est donc à elle qu'incombe la responsabilité de rétablir les bons comportements par le droit. Belle fiction!

"La crise devrait nous pousser à une vraie remise en question, mais peu de politiques s'aventurent sur ce terrain-là." dit encore le théologien. "On se recroqueville, on s'enferme dans le grand coffre-fort national, on s'accroche à ses acquis." L'issue? "Les médias qui sont encore des lieux où peuvent encore s'exprimer des opinions divergentes qui sortent des jeux de rôle convenus." Vraiment?

Commentaires

  • "la morale est inefficace."

    Avez-vous jamais vu une morale efficace? Ceux qui professe une morale sont souvent ceux qui les premiers ne se l'appliquent pas. A l'exemple de l'église catholique qui a constamment encouragé les crimes ("Tuez-les tous, dieu reconnaîtra les siens!") et couvert les pires perversion en son sein. La morale n'est-elle pas là pour faire se tenir tranquille la racaille?


    "Quand l'homme ne se tempère pas par lui même,"

    Mais... M. Mabut est un dangereux gauchiste!

    "Vraiment?"

    Et cela se confirme!

    Au sujet de la tempérance, l'exemple vient de haut. Car ce sont bien les membres de la classe dominante qui ne montrent aucune tempérance pour l'accumulation du pouvoir et des richesses (l'exemple Madoff est des plus parlant, non seulement par le comportement du héros, mais aussi de tous ceux qui lui ont "confié" leurs pépètes...[accaparement - accumulation de "capitaux"]). La morale, c'est pour les gueux. Et ça tombe bien si certains gueux veulent imiter leur absence de morale et ne pas se "tempérer": une société carcérale, c'est le rêve de toute classe dominante qui veut perpétuer son pouvoir.

    La première mesure anti-carcérale serait de limiter les inégalités. Or celles-ci ne font que croître.

    Et il ne faut effectivement pas compter sur les "journaux" pour dénoncer cet état de fait (suffit de lire la tdg d'aujourd'hui par exemple), journaux qui sont au service de gens qui ne se tempèrent jamais. Ca fait quoi, M. Mabut, de prétendre à une morale et d'être le larbin de gens qui n'ont d'autres "morale" que de s'engraisser et surtout, surtout de faire tout pour que rien ne change? Si ce n'est de construire des prisons.

  • Je partage l'avis de Johann. Il n'y a de morale que la morale d'esclaves, comme dirait Nietzsche. C?est pour asservir les nonante pour cent d ela société que les dix pour cent brandissent des codes. Le théologien interviewé d'ailleurs fait partie des Tartuffe qui ont le pouvoir dans cette société. L'air satisfait, content de lui, il prône une morale qui est en fait un formalisme juridique, bref un légalisme, où les valeurs n'ont aucune place.

    Lécher les bottes aux banquiers en disant d'eux qu'ils ne sont pas responsables de la débâcles, c'est encore une preuve allant dans ce sens.

    Ayant observé maints de conseils d'éthique, j'ai pu constater malheureusement, la plupart des hypocrites qui forment la caste dominante de notre société ne font pas l'effort de réfléchir ni de décider, tout en se disculpant avec des exclamations du genre "c'est endémique ou c'est structurel" ...

    Il y a la résilience qui fait foi en matière de morale pour les pauvres : si t'es victime, alors essaie de t'inventer une autre vie, sois bon, sois vertueux, sois courageux, compense comme tu peux", précepts qu'on n'oserait édicter à un puissant, bien évidemment!!!

    Les prisons sont en effet pleines à craquer de gens qui savent mais ne peuvent pas. Notre société, pour pouvoir se regarder dans les yeux, construits des écoles à n'en plus finir, pour endormir les masses, les tenir tranquilles, les formater, les maintenir dans un carcan afin d'endiguer la violence probable d'une société qui n'a rien à offrir en termes d'opportunités professionnelles; bientôt, il faudra une licence universitaire pour avoir droit au chômage ... sans compter que le prolongement du temps des études ne fait que contribuer à la paupérisation d'une fange.

    Le nombre gens sous médicaments attestent de cette absurdité ambiante où les gens n'ont plus aucune marge de manoeuvre pour mener leur vie en dehors de prisons (oups, de carcans psycho-rigides) auxquelles ils ne peuvent s'chapper.

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