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  • Année sainte: «Pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font!»

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    Le pape argentin est devenu le chouchou des écologistes depuis qu’il a épousé la cause verte dans sa dernière encyclique Laudato Si. «Loué sois-tu, mon Seigneur, pour sœur notre mère la terre, qui nous soutient et nous gouverne, et produit divers fruits avec les fleurs colorées et l’herbe.» Dans ce cantique, François d’Assise, qui avait fait les quatre cents coups et tué un homme avant de se convertir et de devenir un des réformateurs de la religion chrétienne, rappelle, dit le pape François, que notre maison commune est aussi comme une sœur, avec laquelle nous partageons l’existence, et comme une mère, belle, qui nous accueille à bras ouverts.

    L’année sainte s’inscrit, elle, dans une autre tradition, celle du pardon et de la réconciliation, de l’humilité aussi. Des actes bien peu médiatiques aujourd’hui. Les enseigne-t-on dans nos écoles?

    Et pourtant. Souvenez-vous de la Commission de la vérité et de la réconciliation que l’évêque Desmond Tutu (qui y a gagné le Prix Nobel de la paix) et le président Nelson Mandela, un reclus lui aussi, un rebelle, ont lancée et médiatisée en Afrique du Sud, voilà vingt ans. Vérité et réconciliation, un processus ancestral qui n’efface pas la mémoire des crimes mais qui permet d’échafauder une nouvelle paix civile.

    L’appel de François s’adresse à tous. Croyant ou pas, chacun est invité à devenir un agent de la paix. En particulier les chrétiens, dont l’«impératif» est «pardonner», rappelle le pape, même si «c’est difficile». C’est difficile en effet de se défaire de la rancœur, de la colère, de la violence, de la vengeance. Le Code pénal, qui punit les actes les plus graves, ne suffit pas à faire une société civile.

     

    Ce texte a paru dans la rubrique Opinion de la Tribune de Genève

    pape annee sainte.jpg«Pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font!» Par ces mots, Jésus crucifié invoque la miséricorde de son père en faveur de ses tortionnaires. C’est l’ultime message d’un homme qui a cru sa vie durant que l’amour du prochain est assez révolutionnaire pour instaurer le règne de la justice et de la paix dans le monde.

    Ses paroles, sa vie, l’affirmation de sa liberté inconditionnelle face aux pouvoirs politiques et économiques en place ont saisi des milliards d’êtres humains depuis. Ses amis ont forgé une religion qui, malgré leurs divisions, leurs écarts et oublis, a modelé, avec d’autres sagesses – grecque notamment – la civilisation occidentale. Comme le président des Etats-Unis, le gouvernement de la République de Genève, devenue laïque en 1907, prête toujours serment sur la Bible.

    Ce 8 décembre, le pape François a ouvert une année sainte. Le 8 décembre, c’est aussi la fête controversée de l’immaculée conception. Instauré par le Vatican en 1854 avec l’assentiment des évêques, le dogme fait référence à la conception de la mère de Jésus, qui n’est pas entachée par la défiance originelle d’Eve et d’Adam ou plutôt le désir, jamais éteint, de l’être humain d’être tout-puissant.

  • Bonus-UBS: il y a des mots qui tuent

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    Ils restent au fond les consommateurs. Et des consommateurs, il y en a au fond deux catérogies. Première catégories: nous, les consommateurs des pays industrialisés (pas tous évidemment), qui avons la gueule de bois d'avoir trop consommé et avons peur (pas tous) du réchauffement climatique. Et quelques milliards d'autres d'ici et surtout d'ailleurs, qui ont juste de quoi se nourrir, s'habiller, se loger et encore pour certains pas tous les jours.

    A ces milliards de consommateurs, il faut transférer du pouvoir d'achat et surtout des emplois. Et la machine économique pourra durablement être relancée. Certes, il faudra aussi... résoudre quelques menus problèmes techniques, histoire de ne pas épuiser trop vite les ressources notamment énergétiques disponibles et éviter d'empoisonner la terre.

    L'autre solution serait, pensent certains, de revenir au temps calvinien et franciscain de la mesure, de la tempérence et de l'économie... A moins que quelques verts fundis nous renvoient à l'âge de pierre - à l'instar les ayatollahs qui ont précipité l'Iran dans le délire religieux - et procèdent à une réduction drastique de la population mondiale, genre Le Parfum d'Adam.

    ubs feu rouge.jpgpauvreté.jpgBonus en est un. Erreur de communication, franchise excessive, raccourci journalistique, toujours est-il que le mot bonus va coller à UBS encore un moment.

    Pour le commun des mortels un bonus, c'est une ristourne, un cadeau, un plus inattendu. Dans le cas d'UBS et de la plupart des banques qui marchent à ce système, l'essentiel du bonus est la part variable - parfois fortement variable - de la rémunération des gérants de fortune, des spécialistes des marchés financiers et de la banque d'investissement.

    Quand finit la rémunération variable, quand commence le bonus? Telle est la question. L'argent coulant à flot avait permis de ne plus trop se poser ce genre de question.

    UBS ne se contente pas ce matin d'afficher des pertes abyssales, que personne ne comprend plus, elle est la honte  de ce pays car elle distribue encore des "bonus" avec la bénéfication des Autorités financières. Le choc est si grand qu'on convoque au chevet de la société déboussolée des éthiciens - c'est le nom des prêtres d'un monde sans Dieu. L'un d'eux déclare: "Les bonus d'UBS donnent un "mauvais signal"". Il ne dit pas "signe" l'éthicien, de peur sans doute d'être pris pour un oiseau de mauvais augure.

    Cela dit que reste-t-il d'UBS d'il y a seulement deux ans? Que reste-t-il après le retrait des capitaux des épargnants et des bonnes fortunes, la fonte des valeurs pourries, la recapitalisation par les amis d'UBS et les fonds souverains, dont les 6 milliards de la Confédération et les 60 milliards de la Banque nationale?

  • La Chine s'éveille en 2020

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    Liu est un proche de Xi, le maître régnant du parti communiste qui, depuis 70 ans, dirige la Chine et ses habitants sans état d'âme mais déterminé comme ses prédécesseur à rétablir l'empire du milieu à sa place, soit la première, celle autour duquel les autres nations devront tourner comme les planètes tournent captives autour du soleil par le seul effet du mouvement et de l'attraction, dont les physiciens ne connaissent ni l'origine ni le mécanisme.

    En 30 ans, la Chine a déjà fait une bonne part du chemin mais elle ne s'éveille vraiment qu'en cette année 2020.  Comment conquérir le monde par le non-agir, sans tirer un coup de feu, se demande Liu ce matin là tandis que le soleil sort au loin, blafard, dans la brume et le smog de Pékin? La stratégie de la Route de la soie que son mentor poursuit est certes belle et bonne mais trop lente au goût du conseiller. 

    Et c'est là que mon rêve prend un tour cauchemardesque... Me revient alors à l'esprit comme souvent Le Parfum d'Adam, un bouquin de Jean-Christophe Rufin, publié en 2007, qui m'a laissé une trace indélébile et que je sors à l'occasion pour dénoncer les dérives possibles des fondamentalistes écolos. Rufin suit une bande d'écervelés qui se mettent en tête d'aller cambrioler un laboratoire au fin fond de la Pologne, d'y dérober une souche de la variole, une maladie éradiquée de la surface du globe, et d'aller infecter l'eau des réservoirs d'une favela au Brésil: l'ennemi, ce n'est pas le réchauffement climatique, c'est la surpopulation mondiale qui est la cause principale de tous nos maux et surtout des maux que l'humain fait subir à la nature, vierge et innocente, 

    Liu a fait le tour de l'Europe. Il a lu Le Parfum d'Adam. L'étincelle soudain s'allume dans son cerveau: l'agent du non-agir, c'est le virus.

    Il échafaude alors son plan. Son objectif n'est pas de réduire la population du monde. La Chine sait faire. Durant plus d'une génération, elle a poursuivi sans faillir les couples et les femmes qui avaient plus d'un enfant. Liu n'a ni frère ni soeur. Il n'est pas marié non plus. Son but est de rétablir vite l'empire du milieu. Il faut donc instaurer la peur chez les autres cette peur qui paralyse ou fait prendre de mauvaise décision. Quoi de mieux qu'une pandémie se dit Liu qui a aussi lu Machiavel? Et quoi de mieux qu'une pandémie chinoise?

    Son plan se met en place. Le virus doit être nouveau quoique pas trop virulent. La Chine n'en manque pas. Quelle ville doit-on infecter? Wuhan lui paraît un bon choix. Liu vient du Hubei dont Wuhan est la capitale industrieuse. La ville comme la une région sont peu connues. bien moins que Shanghai, Pékin ou Shenzhen, qui n'attendent qu'une occasion pour s'émanciper de l’empire.

    Au centre de l'empire, les Chinois ont conservé quelques habitudes alimentaires étranges. On y consomme du pangolin. C'est une bonne bête et une bonne piste, suffisamment exotique pour capter un temps l'attention. La vrai source sera la chauve souris, l'étrange animal est associé au rat donc à la peste, rumine Liu, et aux vampires aussi, dont le dernier avatar est un certain Weinstein, Harvey de son prénom...

    L'infection sera cachée quelques semaines - la Chine sait faire, sourit Liu - puis le parti communiste se mettra en ordre de marche et démontrera au monde comment on règle une épidémie. Il y aura des morts. Ses propres parents qui vivent dans le Hubei pourront être victime de l'épidémie. Liu pense à son frère non né  et à sa sœur arrachée à ses parents. Et puis la Chine a trop de vieux, cinq ou dix mille de moins, ce n'est rien. 

    Mais par quelle région attaquer l'Europe? Liu réfléchit un instant. Très vite la région de Milan s'impose. Il connaît la Lombardie grâce à un ami jésuite. La ville de saint Ambroise est au cœur de l'Europe, sur cette faille lotharingienne, qui sépare, comprenant la Suisse, la plaine du Rhin, la Belgique et la Hollande, le monde fédéraliste de la mannschaft, immanent, germanique, et le monde républicain transcendantal, du citoyen, le droit anglo-saxon du droit romain. Et puis l'Italie, c'est Rome, l'empire romain, mais aussi l'empire chrétien qui fait encore obstacle à l'empire du milieu. Les capitalistes eux, plus que les prolétaires, sont sans frontières et volontiers sans foi ni loi. Liu sourit.

    Il sait qu'en fait l'Europe n'a de chrétien que le nom, la flamme s'est éteinte depuis longtemps, malgré les "n'ayez pas peur" du Vatican. La peur du réchauffement climatique est un indice. Toute rationalité a abandonné la jeunesse d'ici et les politiques sont tombés sous le charme de Greta. Le coronavirus va déclencher des réactions de peur et des actions sanitaires qui vont plomber l'économie. Ce que vise Liu c'est un krach boursier, un effondrement des valeurs des entreprises que la Chine pourra sauver de la faillite en les rachetant à vil prix.

    Liu éclate de rire. Je me réveille.

     

    Dernière minute: Soucieuse de son image, la Chine réécrit l'histoire du coronavirus de Wuhan

    pangolin.jpgI have a dream, ce rêve est un cauchemar. Je ne suis pas un adepte des théories du complot ni de la collapsologie ou de son proche cousin le çavapétisme. J'hésite donc à le coucher sur le web. Mais je me dis que je ne dois pas être le seul à l'avoir fait ce rêve. Et puis, stratégie maligne ou opportun hasard , la Chine gagne à tous les coups, puisque sa proie apeurée n'a plus les ressources de lui résister. 

    Tout commence, un matin au cœur du l'empire du milieu, Liu referme son livre de chevet: Lao Tseu, un contemporain mythique de Confucius, dont les citations émaillent ses journées comme celles de tous ceux ici et là qui se piquent de sentences un brin sentencieuses. Du genre "Il n'est rien qui ne s'arrange par la pratique du non-agir" ou encore "L'échec est le fondement de la réussite".