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  • Lit, tri, cri

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    Toutânkhamon.jpgToutânkhamon était un roi. Avait-il plus de chances que ses sujets d'atteindre ce "Bel Occident"? Du moins, les dieux étaient-ils prévenus que ce n'était pas n'importe qui ici-bas. Mais que valent l'or et les sarcophages emboîtés et ciselés  au domaine des dieux?

    Ces questions préoccupent-elles les soignants qui s'échinent à soigner les malades et les malades eux-mêmes? Comment les prépare-t-on, se préparent-ils à traverser l'écran noir final? Les derniers atomes d'oxygène qu'on insuffle dans leurs poumons transportent-ils la mémoire du souffle divin qui fit du terreux un Adam?

    Je ne sais pas. Je lis qu'on parle lit, tri et que cela suscite le cri. Le cri

    corona data 7 novembre prevalence.jpgJe m'interroge. Aurais-je la même réflexion si j'étais au pied du lit des malades ou si, moi-même, j'étais aux soins intensifs, peut-être en partance pour Zurich ou Saint-Gall, faute de lits en suffisance ici? Nos pensées sont forcément conjoncturelles. 

    Le tri est inhérent à la fonction médicale, comme à toute fonction d'ailleurs. Il faut toujours peser le pour et le contre pour chaque thérapie, pour chaque pas dans la vie. Est-elle adaptée, est-elle utile, sera-t-elle supportée par le patient, est-elle socialement justifiable? On sait que les nouveaux traitements contre le cancer ou d'autres maladie ne sont pas à la portée de tous ni même des assurances sociales et qu'un tri s'impose donc. Il est de surcroît dépendant de la richesse des nations et des individus, des moyens disponibles.

    Le tri est certes aussi une question éthique. Des questions éthiques qui se posent dès avant la conception (contraception, PMA, GPA, interruption volontaire de grossesse, hygiène, alimentation de la mère, addictions ...), tout au long de sa vie et jusqu'aux derniers jours. Le choix et le tri ne sont que très rarement personnels, indépendants, complètement éclairés. D'ailleurs plus il est éclairé, plus il est difficile. C'est sans doute cette hyper(mé)connaissance qui rend les responsables si précautionneux dans un monde où n'importe qui est prêt à quérir le juge. 

    Pour clore provisoirement ce sujet, je contemple cette statistique proposée par l'équipe data de Tamedia (dont la Tribune). Mais il est vrai que le passé n'a jamais prédit l'avenir, ni la prospective ou la futurologie non plus.  

    déces par semaine en Suisse 2020.jpg

     

     

     

     

     

     

    le cri.jpgLit, tri cri. Ces trois mots suffisent ces jours à qualifier la pandémie qui nous prend la tête depuis bientôt dix mois. Ainsi les lits manquent en Suisse romande pour traiter les personnes les plus gravement atteintes par le Sars-cov2, un virus de la famille de la grippe quoique plus virulent, plus infectieux, plus mortel aussi nous dit-on, encore que la statistique ne reflète toujours pas vraiment  l'hécatombe annoncée. Il est vrai qu'en ce début de troisième millénaire, nous - les riches et les Occidentaux - en sommes venus à détester l'idée de la mort et que mieux vaudrait jamais que tard. 

    Cette semaine France 5 nous a donné à voir la découverte de la tombe de Toutânkhamon par l'égyptologue Carter. Une sacrée aventure qui nous laisse sans voix tant en raison de la magnificence de cet ensevelissement hâtif et précipité qui nous stupéfie, que de cette étrange croyance d'un voyage vers un au-delà éternel et heureux, forcément heureux qui ne semble plus trop ravir nos contemporains que seul l'enfer du réchauffement climatique effraie. 

     

  • Zep: après le zizi, réveille donc les feux de l'esprit!

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    Personne n'a hélas répondu. Sans doute ne faut-il pas à Genève brûler les étapes. La question reste entière. Sera-t-elle abordée ce lundi soir à 20h, au collège Claparède, où l'association des parents d'élèves poursuit la réflexion.

    "Parlez moi d'amour" chantait Juliette Greco au siècle dernier. Au temps où la capote n'était pas en vogue. Et le sida non plus.

    ... "Et malgré moi je veux y croire. Mon coeur n'est pas las de l'entendre. D'entendre ces mots suprêmes: Je vous aime"....

    Les vrais pédagogues aiment leur élèves, qui le leur rendent bien. Parfois des années plus tard. L'amour est patient. Dire merci est quelquefois compliqué, réclame un  peu d'humilité et de respect de l'autorité du maître.

    Point d'instruction, mais pas mal d'éducation.

    Faut-il rebaptiser le DIP DEP, Département de l'éducation publique?

    La question taraude sans doute Charles Beer, qui demande un peu de temps pour que le mastodonte - le DIP c'est 5500 enseignants qui ne sont pas des soldats le doigt sur la couture du pantalon - s'inscrive dans la nouvelle donne sociologique genevoise:

    "Notre République laïque est confrontée à la marginalisation des églises chrétiennes traditionnelles. Il y a donc un vide pour la transmission des valeurs. C’est un défi sur lequel nous travaillons aujourd’hui de manière très engagée." Sans naiveté, souligne le patron du DIP, qui veut rester vigilant. Il rappelle les dangers bien réels des dérives sectaires, citant notamment le transit funeste vers Sirius qui endeuilla Genève et la région il y a quelques années.

    A propos de l’Ordre du temple solaire, Shafique Keshavjee demande de ne pas enfermer les gens dans des sectes, de ne en faire les nouveaux lépreux du XXe siècle. Pour la constituante vaudoise, le théologien a rédigé l’article sur la liberté des religieux qui se décompose en deux partie la liberté d’y entrer, mais également la liberté d'en sortir.

    Une distinction clé pour Nicole Durisch Gauthier: poser la question à un adepte ou à un jeune sur sa liberté de quitter la religion, le mouvement ou le clan qui l'accueille sans risque aucun pour lui et pour sa famille, c'est un excellent moyen d'entrer en dialogue et de mesurer les dangers éventuels.

    L'enseignante à la HEP vaudoise propose également d’éviter les écueils de la naïveté et celle de la stigmatisation. Il faut différencier le discours religieux et le discours scientifiques. Le créationnisme les médecines douces, certains mouvements thérapeutiques se situent sur le terrain de la science de manière abusive. Le fondamentalisme extrême l'interpelle aussi. Fait-elle référence au Parfum  d’Adam de Jean-Christophe Rufin?

     

    Zep fait un tabac avec son exposition sur le zizi sexuel, tout comme Benoît XVI, quand il dit qu'encapuchonner le zizi n'éradiquera pas le sida - conscience sans science n'est que ruine de l'âme... Bref, le dessous de la ceinture reste le point G du coup médiatique. Tout autre serait le défi d'affoler les foules en parlant du coeur et de l'esprit. Notez que ça n'est qu'à 50 centimètres et un mètre au-dessus.

    Samedi à Uni Dufour (lire ici et ), le théologien protestant Shafique Keshavjee n'a pas craint de lancer pareille offre au détour de sa septième thèse sur la question de l'enseignement obligatoire du fait religieux. "Un élève veut-il faire état de sa spiritualité à l'école", a-t-il demandé?  Et de citer à l'appui de sa proposition un philosophe en vogue, André Conte-Sponville, plutôt champion de l'école laïque qu'un autre philosophe en voque, Michel Onfray, traite de "chrétien athée".

  • ”Les Huguenots” et la messe à Saint-Pierre de Genève

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    Que de chemin parcouru en cinq siècles!


    Lire aussi: Les paradoxes de l'évêques de Genève, Le pape est-il trop protestant?, #oecuménisme: je te prête ma maison pour faire la fête


    Mais pourquoi donc, la Genève laïque tolère-t-elle que sur la scène de Neuve, on commémore cette tuerie dont les ressorts sont bien davantage la conséquence meurtrière d'une lutte politique, une lutte de clans mafieux, que religieuse * ? Qu'en dit le socialiste Sami Kanaan, le ministre de la culture de la Ville de Genève, à moins que le ministre ne soit désormais son collègue de parti, le conseiller d'Etat Thierry Apothéloz, depuis que les Genevois ont commandé aux autorités cantonales, par leur vote l'an dernier, de coordonner dorénavant les politiques et les budgets culturels des communes?

    La messe de samedi est pour cath.ch l'occasion de rappeler que la cathédrale de Genève fut chrétienne depuis les années 300 après Jésus-Christ, le temple d'une église unie (enfin presque), et, depuis 1535 (seulement?), le temple d'un des nombreux - et le plus radical - courants réformés.

    500 ans après, qui a raison, qui dit la vérité de Dieu, à défaut de dire la vérité sur Dieu? Au moins on ne s’entre-tue plus, mieux on inter-communie, une manière de dire que les gloses pluriséculaires des théologiens, des papes et des pasteurs sur la nature du pain et du vin partagés ne sont pas l'alpha et l'omega. Désormais, on capitalise sur le "faites ceci en mémoire de moi" qui consacre l'accueil et le partage comme les valeurs cardinales des filles et fils de Dieu du temps présent.

    Reste le droit canon et le catéchisme de l'église catholique. Qui dit au numéro 1457: "Celui qui a conscience d’avoir commis un péché mortel ne doit pas recevoir la Sainte Communion, même s’il éprouve une grande contrition, sans avoir préalablement reçu l’absolution sacramentelle, à moins qu’il n’ait un motif grave pour communier et qu’il ne lui soit possible d’accéder à un confesseur."

    L'église catholique a une longue expérience de la confession personnelle et secrète. Le procédé est-il si différent d'une psychanalyse? La question est plus ancienne que cette pseudoscience. Le prêtre n'est pas un psychologue, mais un instrument de Dieu, dit JP II. La confession catholique vaut mieux et est sans commune mesure avec les confessions publiques extorquées par intimidation et torture, dont Arte nous donne ce soir une effrayante illustration. 

    Outre les propositions de confession traditionnelle qui fleurissent dans les églises depuis l'abandon de la réconciliation collective, l'église catholique propose un quiz bien dans l'air du temps, quoique un peu simpliste. De quelles mauvaises habitudes pourriez-vous vous libérer pendant le Carême ? Faites le test !

    Perso, je suis accro au smartphone... Quelle sera ma pénitence?

    "Nous avons choisi de vivre cette messe historique au début du Carême, a écrit Pascal Desthieux, pour inclure une démarche pénitentielle où nous demanderons pardon pour nos péchés contre l’Unité."

    Quels sont donc ces péchés exactement et quelle est la pénitence? Une confession publique?

     

    * Jouer Les Huguenots est un hommage à l’histoire de Genève et à son passé de ville d’accueil, lit-on sur le site du Grand Théâtre. Actuellement, les menaces entre les différents groupes religieux prennent des dimensions de plus en plus radicales. Quelle est la place réservée encore à l’accueil à Genève et quel dialogue est possible ou nécessaire entre les schismes qui se creusent?

    pain et eau.jpgCe mercredi commence le "Ramadan chrétien", le Carême, un temps de frugalité - c'est très à la mode -, de réconciliation - ça l'est un peu moins - , de pardon - évoque-t-on ce mot libérateur dans l'école genevoise?

    A Genève justement, où la pensée dominante impose une stricte et parfois sourcilleuse séparation des églises et de l'Etat, l'événement prend une tournure historique. Ce mercredi des cendres, selon le rite catholique, où les croyants se souviennent qu'ils sont poussière, de cette poussière que le Créateur a façonnée avec l'eau et le souffle pour faire l'Adam, l'humain premier, homme et femme confondu.e.s, jusqu'à ce que Dieu personnifie le masculin et le féminin, et sans doute tous les genres...

    Ce 26 février, mercredi des cendres, donc, Les Huguenots, le maxi opéra de Meyerbeer, est donné sur la scène du Grand Théâtre de Genève. Un événement. Au Ve acte, ont entend le chœur des meurtriers: « Abjurez, huguenots, le ciel l’ordonne!» C'est le massacre de la Saint-Barthélémy, le 24 août 1572. 

    Samedi 29 février, une messe catholique sera dite en la cathédrale Saint-Pierre de Genève, une première depuis 1535, un "signe de bonne santé œcuménique", lit-on sur le site cath.ch, "ni une défaite ni un triomphe" écrit le professeur Grandjean dans la Tribune.