Zep fait un tabac avec son exposition sur le zizi sexuel, tout comme Benoît XVI, quand il dit qu'encapuchonner le zizi n'éradiquera pas le sida - conscience sans science n'est que ruine de l'âme... Bref, le dessous de la ceinture reste le point G du coup médiatique. Tout autre serait le défi d'affoler les foules en parlant du coeur et de l'esprit. Notez que ça n'est qu'à 50 centimètres et un mètre au-dessus.
Samedi à Uni Dufour (lire ici et là), le théologien protestant Shafique Keshavjee n'a pas craint de lancer pareille offre au détour de sa septième thèse sur la question de l'enseignement obligatoire du fait religieux. "Un élève veut-il faire état de sa spiritualité à l'école", a-t-il demandé? Et de citer à l'appui de sa proposition un philosophe en vogue, André Conte-Sponville, plutôt champion de l'école laïque qu'un autre philosophe en voque, Michel Onfray, traite de "chrétien athée".
Personne n'a hélas répondu. Sans doute ne faut-il pas à Genève brûler les étapes. La question reste entière. Sera-t-elle abordée ce lundi soir à 20h, au collège Claparède, où l'association des parents d'élèves poursuit la réflexion.
"Parlez moi d'amour" chantait Juliette Greco au siècle dernier. Au temps où la capote n'était pas en vogue. Et le sida non plus.
... "Et malgré moi je veux y croire. Mon coeur n'est pas las de l'entendre. D'entendre ces mots suprêmes: Je vous aime"....
Les vrais pédagogues aiment leur élèves, qui le leur rendent bien. Parfois des années plus tard. L'amour est patient. Dire merci est quelquefois compliqué, réclame un peu d'humilité et de respect de l'autorité du maître.
Point d'instruction, mais pas mal d'éducation.
Faut-il rebaptiser le DIP DEP, Département de l'éducation publique?
La question taraude sans doute Charles Beer, qui demande un peu de temps pour que le mastodonte - le DIP c'est 5500 enseignants qui ne sont pas des soldats le doigt sur la couture du pantalon - s'inscrive dans la nouvelle donne sociologique genevoise:
"Notre République laïque est confrontée à la marginalisation des églises chrétiennes traditionnelles. Il y a donc un vide pour la transmission des valeurs. C’est un défi sur lequel nous travaillons aujourd’hui de manière très engagée." Sans naiveté, souligne le patron du DIP, qui veut rester vigilant. Il rappelle les dangers bien réels des dérives sectaires, citant notamment le transit funeste vers Sirius qui endeuilla Genève et la région il y a quelques années.
A propos de l’Ordre du temple solaire, Shafique Keshavjee demande de ne pas enfermer les gens dans des sectes, de ne en faire les nouveaux lépreux du XXe siècle. Pour la constituante vaudoise, le théologien a rédigé l’article sur la liberté des religieux qui se décompose en deux partie la liberté d’y entrer, mais également la liberté d'en sortir.
Une distinction clé pour Nicole Durisch Gauthier: poser la question à un adepte ou à un jeune sur sa liberté de quitter la religion, le mouvement ou le clan qui l'accueille sans risque aucun pour lui et pour sa famille, c'est un excellent moyen d'entrer en dialogue et de mesurer les dangers éventuels.
L'enseignante à la HEP vaudoise propose également d’éviter les écueils de la naïveté et celle de la stigmatisation. Il faut différencier le discours religieux et le discours scientifiques. Le créationnisme les médecines douces, certains mouvements thérapeutiques se situent sur le terrain de la science de manière abusive. Le fondamentalisme extrême l'interpelle aussi. Fait-elle référence au Parfum d’Adam de Jean-Christophe Rufin?