Bonus-UBS: il y a des mots qui tuent (10/02/2009)

ubs feu rouge.jpgpauvreté.jpgBonus en est un. Erreur de communication, franchise excessive, raccourci journalistique, toujours est-il que le mot bonus va coller à UBS encore un moment.

Pour le commun des mortels un bonus, c'est une ristourne, un cadeau, un plus inattendu. Dans le cas d'UBS et de la plupart des banques qui marchent à ce système, l'essentiel du bonus est la part variable - parfois fortement variable - de la rémunération des gérants de fortune, des spécialistes des marchés financiers et de la banque d'investissement.

Quand finit la rémunération variable, quand commence le bonus? Telle est la question. L'argent coulant à flot avait permis de ne plus trop se poser ce genre de question.

UBS ne se contente pas ce matin d'afficher des pertes abyssales, que personne ne comprend plus, elle est la honte  de ce pays car elle distribue encore des "bonus" avec la bénéfication des Autorités financières. Le choc est si grand qu'on convoque au chevet de la société déboussolée des éthiciens - c'est le nom des prêtres d'un monde sans Dieu. L'un d'eux déclare: "Les bonus d'UBS donnent un "mauvais signal"". Il ne dit pas "signe" l'éthicien, de peur sans doute d'être pris pour un oiseau de mauvais augure.

Cela dit que reste-t-il d'UBS d'il y a seulement deux ans? Que reste-t-il après le retrait des capitaux des épargnants et des bonnes fortunes, la fonte des valeurs pourries, la recapitalisation par les amis d'UBS et les fonds souverains, dont les 6 milliards de la Confédération et les 60 milliards de la Banque nationale?

Ils restent au fond les consommateurs. Et des consommateurs, il y en a au fond deux catérogies. Première catégories: nous, les consommateurs des pays industrialisés (pas tous évidemment), qui avons la gueule de bois d'avoir trop consommé et avons peur (pas tous) du réchauffement climatique. Et quelques milliards d'autres d'ici et surtout d'ailleurs, qui ont juste de quoi se nourrir, s'habiller, se loger et encore pour certains pas tous les jours.

A ces milliards de consommateurs, il faut transférer du pouvoir d'achat et surtout des emplois. Et la machine économique pourra durablement être relancée. Certes, il faudra aussi... résoudre quelques menus problèmes techniques, histoire de ne pas épuiser trop vite les ressources notamment énergétiques disponibles et éviter d'empoisonner la terre.

L'autre solution serait, pensent certains, de revenir au temps calvinien et franciscain de la mesure, de la tempérence et de l'économie... A moins que quelques verts fundis nous renvoient à l'âge de pierre - à l'instar les ayatollahs qui ont précipité l'Iran dans le délire religieux - et procèdent à une réduction drastique de la population mondiale, genre Le Parfum d'Adam.

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