Une pétition circule à Genève jusqu'au 31 juillet. Elle réclame que les Genevois consacrent enfin 0,7% du budget cantonal d'ici 2018 (aujourd'hui 0,2%) à la lutte contre l'extrême pauvreté, dont souffre plus d'un milliard de personnes dans le monde.
J'ai été parmi les initiants de l'initiative 0,7 au tout début des années 80. Le texte réclamait que 0,7% du PNB, soit quatre fois plus que ce que demande aujourd'hui la pétition de la Fédération genevoise de coopépration et ses 63 associations membres, soit affecté à l'aide au développement. On entendait encore alors Jacques Dutronc chanter 700 millions de Chinois et moi et moi et moi (1966). L'initiative 0,7 "Pour la création d'un fonds cantonal d'aide au développement" fut battue à plate couture le 26 septembre 1982 (67.3% de non).
Aujourd'hui, il y a plus d'un milliard de Chinois et bien moins de victimes de l'extrême pauvreté dans la monde qu'à l'époque des yéyé, de Mai 68, des chocs pétroliers et des manifs anti-Pershing, ces fusées que les Américains déployaient en Europe contre les SS20 soviétiques. La pauvreté a reculé grâce principalement à la croissance fulgurante que la Chine a connue depuis une génération et à quelques politiques, sans doute trop modestes, de lutte contre les inégalités. La coopération au développement n'a jamais été qu'une goutte d'eau. Vais-je signer aujourd'hui le pétition 0,7%?
J'ai acheté ce pavé 36 francs 80, ce qui fait un peu plus d'un sous la page, une paille. Trop lourd pour l'emporter en vacances. Je le dévore depuis quelques heures. Le style de Jean-Paul Collaert, un agronome devenu journaliste en jardinage, plutôt bio, mais pas sectaire, est croustillant et fleure bon l'air du temps. Du genre qui trop embrasse, l'auteur jamais ne tombe dans le pétrin du jargon scientifique.