Mai, mai, mai, joli mai (18/05/2013)
La chanson de Nougaro (octobre 1968), c'est de l'histoire ancienne. Sans doute pour Elise Perrier qui signe l'édito de la Vie Protestante de ce mois de mai. En couverture de ce numéro cette image choc, du plus pur saint-sulpicien, et cette question: Marie, une femme à vénérer? Forcément. Pas de foi sans doute.
En ce mois de Marie, la Vierge, mère de Dieu, dont l'Eglise catholique, forcément mariolâtre, quant les protestants- car ils ne sont pas singulier - seraient forcément mariophobes, dit depuis un gros siècle qu'elle est née d'une immaculée conception et qu'elle serait montée aux cieux le jours de l'Assomption, le 15 Août, fête toujours chômée en la France voisine, plus très catholique. Au fait elle est quoi la France?
Mais là n'est pas le propos. Loin de moi l'idée de défendre la mariolâtrie, encore que toutes les formes de foi ont leurs rites, les processions et leur valeur, tant qu'elles ne sont pas instrumentalisées par quelque pouvoir politique. Ce qui me frappe, dans l'édito de la Vie protestante, c'est cet attachement à la source scripturaire. Ainsi l'Immaculée conception et l'Assomption n'auraient aucune valeur puisqu'elles sont sans "fondement scripturaire". Ainsi de Marie, la figure serait secondaire, elle s'inscrit bien dans une réalité scripturaire évidente, mais néanmoins discrète.
Cet attachement ne cesse de me surprendre. Dans un texte de 1875, Alexis Pierron, un historien de la littérateur grecque, remarque cette distinction entre les lois édictées par Licurgue et celles qui ont été rédigées par Zaleucus. Le premier a voulu les imprimer dans les âmes tels des oracles divins inspirés par la pythie de Delphes. Le second les écrit car ses lois ne sortent pas d'un sanctuaire d'un temple, mais de l'école d'un sage.
Le législateur s'adresse à la conscience des hommes, poursuit Pierron, Licurgue aspire à changer la nature. Bref dire - les protestants ne sont pas seuls à voir dans le texte alpha et l'omega - que la parole de Dieu est toute entière et seulement dans l'écrit des hommes, c'est un peu rapetisser la divinité, non!?
14:44 | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
Eh oui, c'est un peu rapetisser la divinité.
C'est d'ailleurs exactement la différence qu'il y a entre un Idéal et son Idéologie qui n'est qu'une interprétation dialectique de cet Idéal. Une construction humaine basée sur une notion supérieure mais inatteignable.
Dieu ne pouvant être atteint, on le décrit tel qu'on pense qu'il doit être.
Et on le baptise. Dieu, Allah, Jehova, Vichnou ... Et voilà les différentes religions qui toutes se disent être les seules véritables.
Et c'est là le drame. Plus personne ne pense Idéal mais tous ne pensent et n'agissent plus que selon leur idéologie. Religieuse, politique, scientifique ou autre.
Je demandais un jour à un curé comment il pouvait croire en l'immaculée conception. Il m'a foudroyé du regard et m'a répondu que c'était une question de Foi. Il avait sans doute oublié que c'est un dogme de l'église catholique défini le 8 décembre 1854 par le pape Pie IX.
Et il en va ainsi de tous dogmes, hadiths et autres écrits destinés à préciser les lois des diverses fois.
Écrit par : Lambert | 24/05/2013
Marie, une femme courageuse avec un, ou des enfants à problème dans un pays sous domination. Qu'importe comment Jésus aurait été conçu: ce qui m'importe c'est qu'il existe! En plus pourquoi ainsi "dévaloriser" ce qui nous a fait naître?
Mais le dogme, comme vous écrivez: celui proclamé le 8 décembre 1854 par le pape Pie IX... il y a là un mélange mythique/divin. Que Jésus, comme l'écrit le théologien Schillebeecks est si parfaitement ENTIER en tant qu'être humain, qu'il est Dieu. Et Jésus a osé dire en public, et c'est rapporté dans les évangile: "qui m'a vu a vue le Père". Jésus ne s'attarde pas sur autre chose. On sait qu'il est fils, enfant de Dieu comme vous et moi. Ceci me paraît simplement vécu naturellement et, quel défi, socialement. Et c'est son engagement qui l'a amené à être exécuté.
Écrit par : cmj | 28/05/2013