Il s'est passé en Suisse en ce dimanche noir ce qui s'est passé à Genève en 2011. La poussée de l'UDC intervient quatre ans après la poussée MCG. Dans les deux cas, la cause est la même: la peur de la sous-enchère salariale et la croyance que la solution réside dans la fermeture de la frontière. Le dumping frappe désormais partout et dans tous les secteurs. Il ne s'agit pas d'imposer la préférence nationale. Dans un pays qui compte moins de 4% de chômeurs, ça n'est pas le bon moyen.
Ce qui est en jeu, c'est la concurrence perçue comme sauvage, la fin des bonnes pratiques héritées des corporations (les cartels en français moderne), l'érosion d'une forme de qualité, la dévaluation des savoir faire laminés par les nouvelles technologies, la perte aussi d'un savoir être chez les très hauts patrons, mais aussi dans l'encadrement, un monde aussi devenu plus menaçant parce qu'apparemment moins régulé (alors qu'il ne l'a jamais été autant, mais c'est aussi un problème), la crainte bien sûr des migrations... (Je prétends que ce n'est là qu'un cache sexe d'une crise et de peurs plus profondes).
Une part croissante des Suisses ressent ces bouleversements et s'en inquiète. Elle l'a fait savoir le 9 février 2014 et à nouveau ce 18 octobre. Et je ne crois pas que ce soit une question d'âge.
Que faire?