La démocratie suisse baigne dans l'huile. Elle ne grince pas et ennuie (15/10/2015)

image.pngPas de guerre, peu de meurtres, une prospérité un peu insolente, des classements internationaux à faire pâlir d'envie et des droits acquis qu'on défend dans un bel esprit conservateur et généralement win win (sauf à Geneve où des syndicalistes et des politiciens sont forgés à la mesure de la CGT française).

Pas de leaders non plus qu'on met sur le grill (image: la une de La Presse) parce qu'ils  briguent le gouvernement fédéral, comme au Canada (aux urnes ce 19 octobre).

La nation des Sam Suffit sait bien que lorsqu'on est au sommet d'une montagne, on ne peut qu'en redescendre ou rester immobile au sommet.

La campagne électorale est donc morne. Faut-il comme Alain Maillard dans Sept.info en rejeter la faute un peu sur les médias? Sans doute. Mais les abstentionnistes ont plusieurs circonstances atténuantes... Trois propositions pour que ça change.

http://www.sept.info/campagne-elections-federales-fut-fade/

Ce midi encore un expert convoqué par notre radio nationale a minimisé la défection des urnes par les citoyens. 2015 sera un petit cru, pas de quoi s'en alarmer. Depuis longtemps une majorité de Suisse boude les élections. La preuve que leur désintérêt est relatif tiendrait au fait que les cotoyens ici votent beaucoup, trois à quatre fois par an. Ils peuvent toujours - et ne s'en privent pas - sanctionner une majorité trop hardie (en prenant le risque par exemple de remettre en question la libre circulation des braves gens) ou l'inciter à expulser les mauvaises gens (quitte à se mettre en porte à faux avec des conventions signées pour leurs gouvernants). Cette capacité de remettre en cause le plus bel équilibre longuement négocié dans les parlements a de quoi rendre les parlementaires modestes. Sauf les forts en gueule évidemment. 

Elire l'assemblée fédérale est donc un acte de pouvoir très relatif, d'autant que le système électoral n'accorde pas la majorité au parti le plus fort, comme en France, comme en Italie bientôt. En Suisse, l'émiettement des forces politiques est la règles, accru par les compartimentements cantonapeux et la barrière des langues qui sectionnent les partis et rendent une campagne sur des thèmes nationaux bien difficile.

Si la tendance se poursuit, à peine plus de cent mille Genevois auront exprimé un choix pour l'élection du Conseil national et du Conseil des États ce 18 octobre. A J-4, seuls 31,8% du peuple avait adressé son vote au Service des votations. Je ne peux me résoudre à trouver ça normal. 

Surtout qu'à Geneve 40% de la population n'a pas le droit de vote, ce qui réduit le taux de participation des habitants à moins de 20%. Et si l'on mesure le degré de démocratie à la population active cantonale: plus de 300'000 emplois pour 475'000 habitants selon les derniers chiffres de StatistiqueGeneve, la participation  est encore plus misérable. 

Trois propositions pour que ça change:

Il faut autoriser la publicité politique à la télévision en fixant un plafond pour les grands partis (pas plus de deux fois le temps le temps d'antenne moyen)

L'Etat doit financer des fondations civiques qui pourraient créer des évents, installer des placards géants pour inciter les gens à voter.

Nous devrions comme les Britanniques voter en un seul jour de la semaine sans être contraints de se rendre dans son local de vote, partout sur le territoire grâce q des machines à voter dans les centre commerciaux, dans les gare et via les smartphones, évidemment. 

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