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Vu du Salève - Page 217

  • Que dit le patron des patrons genevois?

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    image.jpegNaguère Genève comptait huit conseillers d'Etat. Francoise Buffat ajoutait volontiers à la liste des sept gouverneurs de la Tour Baudet le patron des patrons de la rue de Saint-Jean. Ce n'est plus tout à fait le cas aujourd'hui. Ce n'est pas que le Conseil d'Etat ait gagné en poids politique, c'est que la main invisible des financiers sans frontières, l'irruption des nouvelles technologies de l'information - bit et bio  - les robots et les transports rétrécissent et bouleversent le monde et ont pris la main sur le cours des choses. 

    Mon journal préféré a ouvert le long viaduc estival avec Blaise Matthey à propos de l'égalisation des taux d'imposition entre les entreprises suisses et les étrangères, qui ne font rien en Suisse mais y font éclore leurs bénéfices, lesquels sont taxés à un taux doudou. Ce qui ne plait pas aux Européens qui voudraient récolter la part qu leur revient et font pression sur la Suisse pour qu'elle traite ses entreprises et les autres sur le même pied.

    Matthey ne nous apprend rien et confirme que la table ronde ne permettra pas à Geneve d'échapper au référendum. Un chemin au demeurant nécessaire  et cohérent dans un régime démocratique. En revanche, le patron des patrons genevois formule une demande qui devrait mobiliser le gouvernement davantage que la réforme fiscale en cours, dont il ne peut guère modifier les contours

    Les élèves genevois devraient, dit Blaise Matthey, mieux apprendre l'anglais.

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  • Ecosia, le colibri et la Sicile

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    Italie : des incendies, poussés par un vent fort, ravagent le nord de la Sicile

     

    Le colibri, c'est le mythe du pompier qui s'en va porter sa goutte d'eau contre l'incendie qui dévaste son environnement et qui se dit que si tous les colibris copiaient collaient sa bonne action, on viendrait à bout de l'incendie. Quand on visite la Sicile, on est frappé par les collines et les montagnes dénudées. Des siècles de razzias, d'exploitation, de rapines et d'incendies, pas tous naturels... Le parc naturel qui domine Cefalu vient d'être carbonisé. La mafia aurait lâché des chats arrosés de pétrole dans la garrigue. La montagne est brune et noire jusqu'aux portes de la cité.

     

    Les nouveaux conquérants débarquent sans armes mais pas sans ambitions. Comme leurs prédécesseurs, ils suscitent la crainte des populations autochtones. On les parque loin des circuits touristiques, sans trop savoir qu'en faire. Les renvoyer pour une part, les distribuer dans d'autres nations du puzzle européen qui n'en veulent pas.

     

    Et l'on se dit, dans un raccourci sans doute trop raccourci, que la Banque centrale européenne qui nourrit chaque mois de dizaines de milliards d'euros l'ogre pâque machine financiere et économique pourrait en distraire un pour cent pour payer des travailleurs affectés au reboisement des collines, ici en Sicile et ailleurs, s'inspirant entre autre du modèle israélien. 

     

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  • Il est difficile de penser l'Europe sans l'UE

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    image.jpegLe 6 décembre 1992, Pascal Delamuraz avait inventé la formule du "Dimanche noir" pour qualifier le vote des Suisses contre l'Espace économique européenne. Les Suisses auxquels la classe dirigeante hors l'UDC et la presse unanime promettaient les pires avanies n'ont en fait guère souffert de ce non historique. La raison est double. D'une part, on a cru que la peur de lendemains difficiles suffiraient à convaincre le peuple de voter pour l'EEE. D'autre part, le vote acquis, le système (politico-diplomatique) suisse a tout fait pour réduire au maximum les conséquences négatives et pour titrer les opportunités de la nouvelle situation.

     

    Le jeudi noir 23 juin 2016 que le Brexit jette sur l'Europe connaîtra vraisemblablement la même issue. Londres comme la Suisse acceptera une formule de collaboration cousu main avec l'Union. On va tordre un peu les Traités et surtout les idéaux pour construire ce qui est déjà une réalité, une Europe à plusieurs vitesses et à géométrie variable. L'usine à gaz que les antieuropens peignent comme le Diable sur la muraille n'est pas près de disparaître.

     

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