Le Mittelstand, ça n'est pas la classe moyenne qui renvoie à la lutte des classes popularisée par Marx. Le Mittelstand renvoie plutôt à l'idée romaine ou moyen-âgeuse d'une société divisée en gros en trois états: les nobles, les artisans, paysans et profession libérales et la plèbe ou les ouvriers.
Jusqu'à l'arrivée de Blocher, l'UDC, quand elle s'appelait PAB (paysans, artisans et bourgeois) et n'était qu'une dissidence du Parti radical jugé trop inféodé aux grandes entreprises et aux banques, était le parti du Mittelstand, conservateur, nationaliste, assimilateur des étrangers à petite dose. Pas trop catholique. C'est le PDC, quand il ne s'appellait PCC (parti catholique conservateur), qui regroupait les artisans, paysans et professions libérales ultramontains.
Tout vole en éclats. Lentement. On ne quitte pas facilement son coin de terre. On ne divorce pas facilement de ses adhésions partisanes, d'autant qu'en Suisse le système électoral proportionnel est conservateur. Il favorise la multiplicité des partis et leur épargne de s'interroger sur leur adéquation avec la vie réelle des gens.