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Politique - Page 155

  • Ristournes fiscales

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    Les socialistes joueraient-ils dans le carré de sable de la droite, question démagogie s'entend? Il y a quelques temps une jeune élue zurichoise n'hésitait pas en réclamer l'emprisonnement des délinquants de moins de 15 ans coupables de crimes graves. Voilà que des Fribourgeois proposent de ristourner une partie des bénéfices de l'Etat aux contribuables.

    Fribourg est un canton particulier. Sa charge fiscale est élevée. Et le char fribourgeois est doté d'un mécanisme de frein aux dépenses autrement plus efficace que celui que nos élus ont mis en place à Genève. Du coup Fribourg boucle régulièrement ses comptes dans les chiffres noirs et le canton est sans dette.

    La droitre réclame donc une baisse des impôts pour tous. Classique. La gauche, toujours réticente à réduire les prélèvements, inventent donc la ristourne fiscale qui présente l'avantage, à ses yeux, de mettre régulièrement la droite sous pression populaire. Voilà pourquoi: quand il s'agit de répartir - disons 10 ou 20 millions - la simple logique commande de diviser la somme par le nombre de contribuables ou mieux encore par le nombre d'habitants. Pauvre ou riche, à chacun le même bonus. Rapportée au revenu cette ristourne suit donc une courbe dégressive. Les pauvres pourraient même recevoir en retour de leur économe canton plus que ce qu'ils ne lui versent en impôt. On comprend les aigreurs d'estomac de la droite à l'idée d'instaurer une ristourne forfaitaire, tandis que l'impôt continue d'être perçu, lui, selon un barème progressif.

    Le projet socialiste est évidemment séduisant par sa simplicité. Mais il participe d'une étrange conception de l'Etat dont la raison d'être n'est pas de maximiser son bénéfice, mais de produire des prestations en équlibrant autant que posible ses comptes. Le débat devrait donc plutôt porter sur le niveau des prestations publiques - est-il adéquat à Fribourg ou non? - sur les coûts de production de ces prestations et sur la répartition de l'effort fiscal demandé aux Fribourgeois pour financer le ménage public. C'est en effet un peu plus compliqué.

  • Les paysans dans le mauvais camp

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    Les poids lourds jouent les gros bras. Ils ne veulent pas passer à la caisse, alors que ce ne sont pas eux, au final qui paient la RPLP, mais nous autres pauvres consommateurs. La RPLP est un impôt dont le but est de faire changer de comportement, comme la taxe C02 que la droite suisse a tellement de peine à avaler.

    Dommage, car la Suisse joue le rôle d'un véritable laboratoire européen dans cette affaire. Bruxelles, qui nous tape volontiers sur les doigts à propos de notre fiscalité très accomodante pour les sièges d'entreprise, suit avec attention la fiscalité verte sensée nous inciter à changer de mode de transport. Et il est essentiel que l'Europe adopte une RPLP bleue, car il y a un argument des camionneurs qu'il faut entendre: le chargement des camions sur le train ne serait rentable que pour des trajets de 1000 bornes, quatre fois la distance Bâle-Chiasso! Le verrou des Alpes détermine la politique de l'Europe.

    Les poids lourds ont donc tort de s'opposer à cet impôt incitatif. D'autant que les camions étrangers sont soumis à la même taxe, on ne voit donc pas où se situe la distorsion de concurrence qu'on nous sert régulièrement.

    Mauvais carnet dans cette affaire aux paysans suisses. Qui pleurent avec les camionneurs alors qu'ils réclament régulièrement l'augmentation de l'enveloppe financière au budget de la Confédération. Pas très cohérent!

     

     

     

  • Pour une cité satellite à Avully et à Troinex

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    Que vaut un mètre carré à Genève? Pour le marché, la réponse est simple. Le mètre carré vaut le prix sur lequel un acheteur et un vendeur tombent d'accord. Très cher au centre ville où les acheteurs sont plus nombreux que les vendeurs. De moins en moins à mesure que l'on s'en s'éloigne. Il suffit donc de bâtir les logements sociaux et d'installer les zones industrielles loin du centre pour régler le problème du coût du foncier. C'est ce qu'on a fait dans les années 50 en plantant des cités satellites en pleine cambrousse.

     

    Pourquoi ne pas récidiver aujourd'hui? Une cité satellite à Avully La Plaine ou dans les marais de Troinex, par exemple, qui ne sont pas loin du RER. Une autre le long de la ligne ferroviaire du Pays de Gex en lui assurant un raccordement par Collex-Bossy (Un CEVA bis moins coùteux et sur l'axe de la traversée de la rade...). D'autres encore le long des voies de chemin de fer qui musardent dans le Chablais, la vallée de l'Arve ou du côté de Reigner. Au lieu de cela la France étale des zones villa à perte de vue. Autant de mètres carrés gaspillés et de client en moins pour les transports publics.

     

    Hélas, Robert Cramer n'est pas James Fazy, ni même Emile Dupont. A sa décharge, convenons qu'il était plus facile d'abattre les remparts au milieu du XIXe siècle (ni l'Art public, ni la CMNS ne sévissaient alors) ou de bâtir dans les années 50 60 que de renverser la frontière aujourd'hui.

     

    Donc dans l'incapacité de voir grand et de bâtir bon marché, notre canton s'échine à agrandir ses cités satellites rattrapées par la ville et donc de bâtir cher. Le canton est riche. Il peut payer la différence pour réduire le niveau des loyers. Ce qu'il fait jusqu'à abaisser de moitié les loyers des familles les plus modestes. Au risque de grossir la bourse des spéculateurs et des promoteurs.

     

    Cette semaine, le Municipal de Meyrin s'est ému qu'un promoteur paie plus de 500 francs le mètre carré d'un champ de blé voué, par décision des élus, à accueillir la nouvelle cité des Vergers. Depuis que Mark Muller a fait sauter la barre du prix du mètre carré de la zone de développement 3 (pour l'essentiel les villas de la première moitié du XXe siècle située en ville de Genève) pour le porter à mille francs, il ne faut pas s'étonner que, par effet quasi mécanique, le prix du mètre carré explose.

     

    A défaut de construire loin du centre, il faut donc imaginer une autre solution. Certes l'on peut prélever un impôt sur le bénéfice réalisé par le propriétaire pour financer les équipements nécessaires. Une loi est à l'étude à ce sujet. Mais cette mesure nécessaire en l'état ne réduit pas la flambée des prix. Au contraire.

     

    Une autre solution pourrait consister pour l'Etat, par dérogation exceptionnelle de la loi fédérale sur la propriété foncière agricole et par voie d'urgence (la même procédure qui sauva la Banque cantonale au prix d'un endettement de 2,5 milliards de francs!), à lancer un appel d'offre pour l'achat de 1000 hectares de terre agricole à 50 francs le mètre carré, où que ce soit dans le canton. Un investissement de 500 millions. Il est certain que nombre de propriétaires situés en pleine zone agricole pour longtemps inconstructible accepteront cette offre. Une fois acquis ces terrains seraient proposés en échange aux propriétaire des terres agricoles vouées à la construction.

     

    Ainsi serait réglée d'un coup la spéculation foncière et la nécessité de construire des logements sociaux à Genève. Et instauré de surcroit une meilleure justice dans l'enrichissement, qui aujourd'hui voit les propriétaires situées dans les zones à bâtir s'approprier indûment des bénéfices faramineux par le seul fait du prince.