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Politique - Page 153

  • Le bénéfice du doute?

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    Deux conseillères fédérales au 19.30 de la TSR hier soir. Enfin une sur le plateau. Micheline Calmy-Rey venue à Genève célébrer le cinquième anniversaire de l'adhésion de la Suisse à l'ONU. L'autre ministre, invitée par le PDC, n'a eu droit qu'à une minute en différé. Un seul thème proposé par Darius Rochebin: Blocher. Ce matin dans les gazettes toujours le même épouvantail en une.

     

    Les journaux ne font pas l'opinion, mais il l'a conforte. Complot, conspiration, démission. Les mots sont sans concession. De quoi piéger tout le monde dans une posture binaire. T'es pour ou t'es contre Blocher! Ce n'est plus une question. Les deux camps fourbissent leurs armes et rassemblent leurs partisans. Les tièdes, les sceptiques, les indifférents n'ont plus qu'à se taire sous peine d'être exclus du champ politique, traités de traitre par un bord ou par l'autre.

     

    Pris dans la tourmente de l'actualité - il faut bien occuper l'espace sonore ou éditorial -, les commentateurs se lamentent sur la dérive de la campagne électorale, en en rejetant évidemment la responsabilité sur tous les acteurs, incapables de nous entretenir du pouvoir d'achat, de l'emploi, de la santé, de la mondialisation, les vrais sujets politiques qui intéressent les Suisses".

     

    Ils dégagent en touche. Eux aussi. Car la presse, une presse libre, libre des contingences économiques qui l'a contraignent à brasser la même soupe, une presse au service du bien commun, une presse idéale devrait d'abord enquêter pour tirer le juste du faux, pour dégager la vérité de la manipulation Et dans l'intervalle accorder le bénéfice du doute à l'accusé.

     

    Mais nous ne sommes pas dans un monde idéal. Loin s'en faut. Les socialistes volontiers donneurs de leçons, hérauts de la pensée politiquement correct et principaux censeurs de Blocher se discréditent en exploitant dans le campagne d'affichage les mêmes ressorts de la démagogie: la peur.

     

  • Un pour tous, tous pour un!

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    Qui finance l'Etat? Réponse: les entreprises et les riches. Economiesuisse publie ce lundi 20 août cent pages d'une étude qui enfonce une porte ouverte.

    "L’Etat est financé avant tout par les entreprises et une petite minorité de particuliers. Les entreprises (22%) et les 20% de particuliers du segment le plus élevé financent ensemble 57% de toutes les dépenses entrant dans la quotepart de l’Etat, assurances sociales publiques incluses. Les 80% des particuliers restants contribuent pour 34%, dont 31% pour le segment moyen et 5% pour les 20% de particuliers du segment plutôt faible. La part de l’étranger s’élève à 2%. Reste
    une part de 5% de déficit, financé par un nouvel endettement à la charge des générations futures. Si on ne considère que les contribuables indigènes (sans tenir compte de l’endettement ni de la part des recettes provenant de l’étranger), les entreprises et les 20% de particuliers du segment supérieur financent ensemble 60% des dépenses entrant dans la quotepart de l’Etat, la part des ressources
    générées par les 80 % des particuliers restants s’élevant à 40%."

     

    "Tous pour un, un pour tous!" Ouf la devise nationale est sauve. L'Etat social que la Suisse construit depuis plus d'un demi-siècle respecte le principe de la solidarité. Il n'y a pas à s'en plaindre ni à en changer.

     

    En revanche, il est légitime de s'interroger sur l'efficacité économico-sociale de chaque francs que les contribuables confie à l'Etat. Il est des cas où l'Etat est moins efficient que l'économie privée et réciproquement. Ainsi la récente dénonciation par Monsieur Prix des tarifs des notaires genevois montrent qu'une privatisation d'une tâche publique n'assure pas ipso facto d'une bonne gestion.

     

    Seule la vigilance et la remise à zéro régulière des comptes permettent d'éviter les dérapages les plus scandaleux. Et non les litanies sur les impôts que nous sert régulièrement la Pravda des patrons.

     

     

  • Taxe plate et barème progressif

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    La flat tax pure n'existe pratiquement nulle part. Partout où elle a été introduite à grand renfort de publicité libérale, elle a été tempérée par un abattement forfaitaire, correspondant plus ou moins à un revenu minimal de survie. Comme le révèle le graphique ci-dessous, ce simple abattement transforme la taxe plate en un barème progressif.

     

    Dans l'exemple ci-dessous (flat tax de 24% et abattement de 15'000 francs), on voit que le taux est fortement progressif pour ceux qui gagnent entre 15'000 et 40'000 francs. Puis la progressivité s'atténue pour disparaître totalement quand la courbe rouge épouse la "courbe" bleue de la taxe plate pure. [cliquez sur le graphique pour l'agrandir]

     

     

    Une autre solution consisterait à appliquer la flat tax dès le premier franc gagné et de restitué un salaire minimum vital à toutes les personnes dont l'activité lucrative ne leur permettrait pas d'atteindre un montant du revenu minimal fixé. Un système que Calmy-Rey a introduit à Genève en transformant certaines déductions sociales (très favorables aux riches) en rabais d'impôt forfaitaire (beaucoup plus proche en termes d'efficacité de la philosophie libérale).

     

    Problème cependant (en matière de fiscalité tout se paie), le saut encore le statut de "subsidié" à celui de taxé serait encore plus brutal. Car le premier franc gagné serait immédiatement amputé de 24 centimes d'impôt. Dissuasif de se mettre au travail dans ces conditions. Le barème actuel comme d'ailleurs la flat tax tempérée, réduit le taux moyen d'imposition. Un contribuables qui gagne 40'000 paie 15% d'impôt et non 24%. S'il touche une augmentation réelle de 1000 francs, le taux d'impôt passera à 15,22%, toujours loin des 24%.

     

    Finalement il vaut peut-être mieux que les plus riches soient dissuadés de gagner davantage que de dissuader les pauvres de se mettre au travail. Peut-être pourrait-on régler l'affaire des multimillionnaires en leur permettant de s'acquitter de la part supérieure de leurs impôts en les versant non plus à l'Etat mais à des Fondations d'intérêt général. Ainsi auraient-ils au moins de sentiment de ne pas être étranglés par le fisc et dévorés par l'ogre étatique.