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Ristournes fiscales

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Les socialistes joueraient-ils dans le carré de sable de la droite, question démagogie s'entend? Il y a quelques temps une jeune élue zurichoise n'hésitait pas en réclamer l'emprisonnement des délinquants de moins de 15 ans coupables de crimes graves. Voilà que des Fribourgeois proposent de ristourner une partie des bénéfices de l'Etat aux contribuables.

Fribourg est un canton particulier. Sa charge fiscale est élevée. Et le char fribourgeois est doté d'un mécanisme de frein aux dépenses autrement plus efficace que celui que nos élus ont mis en place à Genève. Du coup Fribourg boucle régulièrement ses comptes dans les chiffres noirs et le canton est sans dette.

La droitre réclame donc une baisse des impôts pour tous. Classique. La gauche, toujours réticente à réduire les prélèvements, inventent donc la ristourne fiscale qui présente l'avantage, à ses yeux, de mettre régulièrement la droite sous pression populaire. Voilà pourquoi: quand il s'agit de répartir - disons 10 ou 20 millions - la simple logique commande de diviser la somme par le nombre de contribuables ou mieux encore par le nombre d'habitants. Pauvre ou riche, à chacun le même bonus. Rapportée au revenu cette ristourne suit donc une courbe dégressive. Les pauvres pourraient même recevoir en retour de leur économe canton plus que ce qu'ils ne lui versent en impôt. On comprend les aigreurs d'estomac de la droite à l'idée d'instaurer une ristourne forfaitaire, tandis que l'impôt continue d'être perçu, lui, selon un barème progressif.

Le projet socialiste est évidemment séduisant par sa simplicité. Mais il participe d'une étrange conception de l'Etat dont la raison d'être n'est pas de maximiser son bénéfice, mais de produire des prestations en équlibrant autant que posible ses comptes. Le débat devrait donc plutôt porter sur le niveau des prestations publiques - est-il adéquat à Fribourg ou non? - sur les coûts de production de ces prestations et sur la répartition de l'effort fiscal demandé aux Fribourgeois pour financer le ménage public. C'est en effet un peu plus compliqué.

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