Les urbains se sont toujours fichus des agriculteurs, ces bouseux, ces péouais. Sauf quand ils ont faim et encore. D'abord parce que la plupart des urbains en sortent.
Ces paysans qui viennent grossir les faubourgs gigantesques des mégaloples connaissent la dureté de la condition de vie à la campagne: dureté de la terre, rigueur de la nature, rapacité des oiseaux, des rats, des vermines, des herbes concurrentes, qui ne vous laissent aucun répit. Banalité de la vie rurale, pression sociale du village, éloignement des soins médicaux et des divertissements. Sauf la télé, souvent le seul meuble de la maison, quand l'Etat a bien voulu tirer une ligne électrique pour son administration où chacun branche un fil vagabond.
Voilà la vie du paysan! A mille lieux de Martine à la ferme, que nous sert la Migros dans ses spots publicitaires, ou des Jardins de cocagne que veulent imposer à Genève les tenants de la souveraineté alimentaire.
Pas étonnant que les gens des campagnes cherchent à échapper à cette condition, même si c'est souvent pour tomber plus bas encore. Car, aux conditions non paradisiaques de la vie à la campagne, s'ajoutent les rigueurs des politiques, qui rarement mettent l'agriculteur au rang des priorités nationales, et du marché mondial, qui lui a fait le choix du tout commerce parfois au mépris de la nature.
La fin des petits paysans, est-ce la faim du monde?
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