Le taquin, c'est un jeu qui consiste à glisser dans le bon ordre 15 carrés numérotés de 1 à 15 dans un espace qui peut en contenir 16. Sans cet espace vide, pas de jeu, pas de mouvement: le blocage est total. C'est un peu l'image de Genève, où les adeptes de la mobilité douce traînent les pieds pour introduire un espace vide dans le jeu de la circulation.
Combien de nouvelles voies de circulation a-t-on ménagé dans l'espace cantonale en une génération?
Une seule, la bretelle autoroutière de Plan-les-Ouates qui, en 1997, relia le cul de sac qu'était depuis vingt ans l'autoroute bâtie au-dessus de la route des jeunes (creusée dans les années 30 par des chômeurs) et l'autoroute A1 à Perly. Depuis on a plutôt assisté au rétrécissement des rues au profit des vélos et des bus, ce qui est parfaitement concevable et normal en ville sur le réseau secondaire, mais l'est beaucoup moins sur les axes principaux.
L'équation est pourtant simple (sur le papier). Comme au taquin, il faut libérer une case. Il faut élargir des routes et en construire de nouvelles pour augmenter la vitesse commerciale des transports publics.
Il en va de même d'ailleurs du développement urbain au PAV. A ce sujet, l'architecte Charles Pictet avait proposé un domino magique: délocaliser la gare de La Praille à Colovrex (lire aussi ici et là). Une vision pionnière, aujourd'hui hélas tombée dans les limbes: