Le panama est un chapeau de paille blanchie. Les avocats sont ou ont des hommes de paille, forcément tout blancs. "Les médias sont des receleurs de papiers volés", a dit l'ancien bâtonnier Canonica cette semaine au 19:30 de la télévision publique suisse avec une morgue incroyable. La publication de "Panama Papers" qui dit tout haut ce que tout le monde savait, à savoir que certains riches, sans doute pas tous, ont besoin de sociétés écrans, parfois de plusieurs, savamment enchâssées les unes dans les autres pour cacher leurs revenus, comme le renard cache la poule. Il y en a même qui ont le culot d'affirmer que ces sociétés nichées dans des Etats voyous - tout qui favorise l'optimisation fiscale est un Etat voyou, non? (Est-ce d'ailleurs un Etat?) - sont nécessaires aux affaires honnêtes.
Parmi les activités honnêtes destinées à optimiser la charges fiscales figure ou plutôt figurait l'inversion. L'imparfait est de mise raconte The Economist cette semaine depuis que le gouvernement Obama y a mis un holà après la tempête qu'a soulevé l'annonce du rachat par Pfizer, un pharmacien américain, d'Allergan, un pharmacien irlandais, et son intention de s'installer avec armes et bagages dans le nid fiscalement douillet de la verte république, où le fisc ne mange que 11% des profits contre 39% de l'ogresque Oncle Sam.
Dans ce jeu honnête de l'optimisation fiscale, la Suisse qui figure dans la moyenne européen avec un taux d'imposition des profits de 24%, vit aussi d'une exception, celle qui voit les profits affichés par des sociétés etrangères qui n'ont guère ou pas d'activités sur le territoire helvétique taxés autour de 10%. D'où comme on sait le projet féderal RIE III de taxer toutes les entreprises à 13%, un taux unique lancé par le Vert Hiler, le vert de l'Irlande... Sans doute. Car les alliés des écologistes voient rouges et craignent que les trous créés dans les budgets soient plus grands dans le social et la formation que dans le militaire et l'agriculture.
The Economist n'est pas favorable à l'inversion. Il suggère sans y croire une réécriture du code des impôts americain et la fixation d'un taux européen autour des 25%, deux fois plus que les 13% suisse.
A suivre.
Le tableau montée les taux d'imposition dans différents pays ainsi que les taux d'imposition effectifs compte tenu des moyens légaux de soustraire au fisc des revenus, une libéralité qu'à largement exploité le Conseil national suisse ce qui a incité les socialistes à déclencher l'arme du référendum populaire.