"Mais im Bundeshuus" du cinéaste Jean-Stéphane Bron a fait connaître aux Suisses la manière de faire la politique, l'action des lobbies, la faiblesse des partis qui enrobent leur posture du vernis des valeurs et n'ont aucun pouvoir d'imposer leur ligne à leurs élus. L'indépendance des parlementaires par rapport à leur parti est même consacrée par la Constitution, alors que leur dépendance par rapport aux lobbies n'est que déclarée publiquement mais nullement interdite.
Tant que les lobbies - multinationales, branches économiques, corporations, syndicats - avaient des activités pas trop prédatrices pour les ressources et des hommes ou pas trop dangereuses pour la santé et l'environnement ou pas trop concurrentes du pouvoir politique, la démocratie pouvait s'en accommoder et les intérêts de GM pouvaient être confondus avec les intérêts des Etats-Unis pour paraphraser Wilson l'ancien patron du premier constructeur automobile devenu ministre de la défense.
En Suisse, Daniel Vasella, patron de Novartis, n'est pas ministre de la santé, mais ses choix d'installer ses laboratoires en Suisse, de l'autre côté de la frontière ou aux Etats-Unis ont évidemment un impact sur le cours de la chose publique. Et les patrons des assurances et leurs affidés sont nombreux dans les travées du Parlement fédéral.