Citoyens genevois, génie helvétique et Pierre Maudet (16/03/2011)

maudet blog 15 mars 11.jpg"Mais im Bundeshuus" du cinéaste Jean-Stéphane Bron a fait connaître aux Suisses la manière de faire la politique, l'action des lobbies, la faiblesse des partis qui enrobent leur posture du vernis des valeurs et n'ont aucun pouvoir d'imposer leur ligne à leurs élus. L'indépendance des parlementaires par rapport à leur parti  est même consacrée par la Constitution, alors que leur dépendance par rapport aux lobbies n'est que déclarée publiquement mais nullement interdite.

Tant que les lobbies - multinationales, branches économiques, corporations, syndicats - avaient des activités pas trop prédatrices pour les ressources et des hommes ou pas trop dangereuses pour la santé et l'environnement ou pas trop concurrentes du pouvoir politique, la démocratie pouvait s'en accommoder et les intérêts de GM pouvaient être confondus avec les intérêts des Etats-Unis pour paraphraser Wilson l'ancien patron du premier constructeur automobile devenu ministre de la défense.

En Suisse, Daniel Vasella, patron de Novartis, n'est pas ministre de la santé, mais ses choix d'installer ses laboratoires en Suisse, de l'autre côté de la frontière ou aux Etats-Unis ont évidemment un impact sur le cours de la chose publique. Et les patrons des assurances et leurs affidés sont nombreux dans les travées du Parlement fédéral.

C'est cela entre autres qui explique l'érosion continue depuis des lustres des partis de l'Entente nationale. Une érosion qui, à Genève, a atteint un niveau si grand que les radicaux ont préféré, en se jetant dans les bras du grand frère libéral, la mort lente à la mort subite. Choix que n'a pas (encore) fait le PDC. Conséquence, il est mot de mort subite à Vernier. En ville de Genève, le parti de Darbelley doit sans doute une fière chandelle ou vibrionnant Michel Chevrolet. Pour combien de temps?

On est jamais meilleur que dans l'adversité. Les radicaux l'ont démontré et ont donné le change, un temps, avec le duo Longchamp Maudet. Pierre Maudet, même s'il caracole en tête de l'élection du Conseil municipal, sait parfaitement qu'il doit son siège à la Mairie que parce que la gauche lui concède un strapontin.

Les règles de l'élection du Municipal ne sont pas les mêmes que celles qui président à l'élection de la Mairie. Dans le premier cas, c'est un match de football que l'on gagne à onze, douze ou treize si l'on compte le public, l'entraîneur et les financiers. Dans le second cas, c'est un marathon que l'on gagne seul (évidemment aussi grâce au public, à son parti et sa capacité de nouer des alliances et aux financiers)

Cette fois encore le jeune radical, qui a des ambitions cantonales, nationales, européennes et même onusiennes, sera réélu. La gauche en effet a appris de l'expérience calamiteuse du gouvernement monocolore de droite qu'elle n'a pas intérêt à truster les cinq fauteuils du gouvernement municipal. Elle a donc renvoyé Boris Drahusak à sa fonction de fonctionnaire. Extraordinaire! Le Vert va se retrouver aux avant-postes de la ville dans une fonction directoriale, alors qu'il a été désavoué par le peuple. Si les Verts avaient une once d'honneur, ils lui trouveraient un job dans une autre entreprise.

Pierre Maudet doit-il s'allier avec le MCG? La réponse est évidemment oui.

Le héron radical avait essayé un pas de deux avec le bel Antonio Hodgers. A eux deux, ils allaient redynamiser le centre, marier le fer du XIXe siècle et le Vert du XXIe. Le projet n'a duré qu'un printemps. Les radicaux sont un parti de droite, d'entrepreneurs et de commerçants (accessoirement de fonctionnaires), Pierre Maudet le sait et doit assumer son rôle de leader du camp de la droite.

Le Mouvement citoyens genevois rassemblent les râleurs. Et alors! N'était-ce pas le cas du fondateur du Parti radical lors de la révolution de 1847? Eric Stauffer n'a pas de programme. Et alors! Qui lit les programmes des partis? La politique, c'est une dynamique. La politique c'est l'art de saisir l'esprit du temps, de rassembler le mouvement populaire et de construire avec lui une société juste, solidaire, durable et prospère. En abandonnnt si possible aucun humain que la terre porte sur le chemin.

 

 

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