"Ite missa est!" comme dirait Pascal Décaillet. Vingt-cinq socialistes voteront pour le PDC Schwaller, une quinzaine pour le radical Burkhalter. Les jeux sont-ils faits? On peut penser en effet que la messe est dite.
Ce qui laisse songeur, mais en dit long sur la Suisse profonde, c'est l'argument évoqué ce soir au 19:30 par le président fribourgeois du Parti socialiste suisse. Certains socialistes- a-t-il dit en substance, voteront contre Urs Schwaller en "raison de convictions profondes qui datent du Kulturkampf". Le Kulturkampf? L'événement remonte aux années 1870.
Une génération après la crise du Sonderbund qui faillit se transformer en guere civile entre les cantons montagnards catholiques, conservateurs et les cantons urbains, radicaux et républicains et se termina par la prise du pouvoir des radicaux à Berne et dans plusieurs cantons, la déclaration de l'infaillibilité pontificale au Concile Vatican I provoque la rupture avec Rome des catholiques chrétiens. Politiquement les radicaux enfoncent le clou dans la chair des papistes. Là où le Freisinn est majoritaire, comme à Genève, il soutient la dissidence des catholiques libéraux. Rome se raidit alors dans une position très opposée au modernisme, aux régimes républicains démocratique, volontiers anticléricaux, à l'émergence du socialisme et de la pensée marxiste.
Cet anticléricalisme plus ou moins combatif est au coeur du Kultukampf.