David Hiler est un ministre des finances heureux. Une bonne fée préside-t-elle à la destinée du géant blond, comme l'appelle affectueusement le député Losio? On pourrait le croire à la lecture du projet de budget 2010.
Ayant telle la fourmi de la fable amassé des centaines de millions durant trois ans grâce à des recettes fiscales exceptionnelles - le mot est faible - dont il n'est guère responsable, le ministre genevois des finances termine la législature en redistribuant largement la manne publique: 7,6 milliards de dépenses courantes et presque un milliard de dépenses d'investissements, soit près de 19'000 francs par habitants. Ce qui, comme dirait Patrice Mugny, permet à une famille de 4 personnes de se dire gagnante tant qu'elle ne paie pas 80'000 francs d'impôt cantonal par an! Car à ce montant de dépenses publiques s'ajoutent la dépense communale.
On se demande qui a bien pu être oublié dans la distribution des prix. Les communes? Même pas. C'est l'éclat de rire général à l'écoute des gérémiades de la Ville de Genève.
Peut-on se fier à ce budget? Impossible de l'affirmer. Il y a trop d'inconnues à cette heure pour savoir s'il pèche par optimisme ou pessimisme. Les choix sont cependant faits en matière d'investissements notamment. On va donc bétonner des kilomètres de tram et le CEVA. Un investissement d'avenir? On peut en douter, mais, à Genève, les bétonneurs ont perdu le sens critique et les Verts ne jurent que pas le fer. Peut-être un investissement pour le futur ministre du territoire qui pourrait bien être David Hiler.