La Suisse n'existe pas! (02/09/2009)

la suisse n'existe pas.jpgOn se souvient de ce slogan de l'artiste Ben, qu'arborait le stand de l'exposition universelle de Séville en 1992. Il avait fait scandale alors. Dix ans plus tard, l'exposition nationale changeait de directeur au milieu du gué et Nelly Wenger se laissait convaincre de monter les couleurs sur les arteplages.

Entre temps, il y eut les fonds juifs. Et  toujours et encore le secret bancaire opposée opiniâtrement aux démocraties qui nous entourent. Et les bilatérales qui veulent toujours et encore faire croire que la Suisse est décidément un pays pas comme les autres. Israël au milieu de l'Europe, sans le terrorisme, sans l'Histoire.

Dans la foulée de son 700e anniversaire, un pacte économique destinée à s'approprier les revenus du Gothard, il fallait laver l'affront, afficher l'idée suisse. La croix blanche - fédérale, mais c'est Zurich et son tribun qui gouvernaient alors les esprits - inaugurait le marketing viral et venait estampiller tout et rien sur fond rouge: t-shirt, chaussettes, montres, gobelets, capotes. Nous étions fiers d'être suisses.

Dix ans encore ou presque et un colonel "inspiré" et pétrolier s'amuse avec la marionnette, qui s'estime outragée. Elle ne fait plus rire personne. Elle se disloque. Ses élites se chamaillent, sa presse en rajoute, on réclame la tête persillée de Moutinot ou du président. Kadhafi n'en demande pas tant, pas encore... Schadenfreude, comme on dit outre-Sarine. Quel piteux spectacle! Qu'est-ce donc qui manque à la Suisse pour faire front? Le nationalisme?

Un pays sain aurait résisté d'une seul bloc. L'opposition se serait tue, la presse aurait défendu l'autorité. Genève, et les Affaires étrangères préfèrent donner des leçons de démocratie et de droit-de-l'hommisme à la planète entière, tout en restant calfeutré derrière les murs que dresse l'Union européenne face à l'immigration intempestive.

L'immigration, c'est peut-être l'arme la plus menaçante que le Libyen tient dans sa main. Du pétrole, la petite Suisse peut se passer, des contrats économiques juteux aussi, mais que le colonel fantasque relâche sa garde sur les camps qui retiennent les Africains en quiête d'Europe - ils s'infiltrent néanmoins par petits lots et s'exposent aux dangers de la mer. Que le colonel ouvre ses côtes et c'est le continent que les migrants investiront par la fuite libyenne.

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