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Vu du Salève - Page 688

  • L'éco-quartier et l'âne de Buridan

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    Evidemment me rétorquera-t-on, un écoquartier, ça ne se résume pas aux normes Minergie. Un écoquartier, c'est toute une philosophie. On en trouve une brève explication sur le site genevois Ecoattitude. La lecture de la liste ci-dessous explique pourquoi Genève n'est pas prêt d'en construire un.

     Un écoquartier c’est fait de...

    ... de la combinaison de différents éléments. On y raisonne globalement, de façon systémique, en sachant que la technologie seule ne résoudra pas le problème. Un écoquartier est avant tout un processus et un dispositif global, technologique, économique et social. Certains aspects ont cependant déjà été explorés isolément et ont trouvé des applications intéressantes dont les écoquartiers à venir ne peuvent que s’inspirer. Cette rubrique signale des pratiques et des expériences intéressantes.

     

    L'indécision ambiante est maladive et provient en fait du syndrome de la perfection.

     

    Comme l'âne de Buridan qui meurt de soif et de faim faute de savoir dans quel saut il va d'abord plonger son museau, ainsi sont nombre de nos politiciens locaux (et pas seulement eux) qui ne sauraient rien entreprendre avant d'être sûr d'avoir concocter un projet 100% fini, qui comporte zéro risque.

     

    Tout le contraire des produits informatiques que nous vendent avec profit les champions de la puce. Ils porposent des versions beta à 50% et des produits "finis" à 80% et profitent des expériences des utilisateurs pour mettre à jour et peaufiner régulièrement leur produit dans des versions successives. Entre les deux philosophies, Genève pourrait peut-être trouver son bonheur.

     

     

  • Messieurs les élus de la ville, de quoi vous mêlez-vous?

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    Quatre de nos édiles s'en sont donc allés visiter des éco-quartiers au nord de l'Europe. On rêve! Et l'on s'étonne. Non qu'ils se soient soudain convertis à un urbanisme économique et ménager en matière énergétique. Mais qu'il faille un déplacement à quatre pour découvrir ce que n'importe quel architecte un tant soit peu informé devrait connaître et ce que des labels suisses comme Minergie, qui s'exporte même en France voisine, promeuvent depuis des années.

     

    On s'étonne, le mot est faible, que l'avenir architectural et technique des nouveaux quartiers de la ville dépende de cette visite touristico-politique, les yeux en l'air et l'appareil photo en bandoulière. Chacune de nos 45 mairies va-t-elle ainsi se promener aux frais du contribuables?

     

    Par quel miracle, nos édiles municipaux ont-ils donc soudain acquis les compétences de dessiner nos rues, nos places et nos immeubles jusque dans le moindre détail? Dans quelle dictature sommes-nous tombés? Celle assurément d'un gouvernement médiocre, qui ne sait pas faire confiance aux professionnels (promoteurs et coopératives), qui ne sait pas fixer quelques grands objectifs et ensuite leur laisser carte blanche.

     

    On aimerait aussi entendre les hauts cris des MM. Vayssière de la fondation Braillard et Barthassat de Patrimoine suisse dénoncer nos autoproclamés urbanistes.

     

    Et cerise sur le gâteau, mais la ville n'en a cure, le peuple a décidé que l'autorité de l'urbanisme et de la police des construction appartient, jusqu'à preuve du contraire, au canton et non aux communes. Que par ailleurs, la Confédération a fixé des normes en matière énergétique et environnementales, lesquelles doivent respecter le protocole de Kyoto.

     

    Messieurs les magistrats municipaux, occupez-vous donc de doter notre ville et notre région de théâtres, de musées, d'équipements sportifs, d'une animation des quais et de l'accès au lac, de parcs, de places et de rues piétonnes, à la hauteur des besoins du grand Genève.

     

    Quant à associer les habitants des futurs quartiers à la construction, il n'y a qu'une manière de le faire. Sélectionner parmi les mandataires: quelques solides coopératives. Tout autre mode relève des soviets ou de l'amateurisme.

     

  • Le foot, le fric et le mobile

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    La nouvelle est passée presque inaperçue chez nous. Elle fait l'objet de l'éditorial du Monde daté de dimanche et lundi: le foot français est désormais totalement privatisé.

     

    Non content de payer sa place dans les gradins, les fans devront, dès la saison 2008-2009, payer pour voir les matches de foot de la première division française et même les résumés. La Ligue de football professionnelle a en effet vendu, au plus offrant - pour 668 millions d'euros - et pour les quatre prochaines saisons, les droits de retransmission exclusifs à Canal +, mais aussi, et c'est nouveau, à Orange, la filiale de téléphonie mobile de France Telecom. France 2, qui va perdre le gâteau publicitaire à la suite de la décision présidentielle, abandonne son magazine dominical. Le foot ne fait plus partie de l'info générale.

     

    Evolution inéluctable direz-vous d'un sport spectacle, dont le succès est directement lié à la fortune des clubs et au nombre de vedettes du ballon rond qu'ils peuvent engager. De l'autre côté de la Manche, le même contrat s'est négocié pour 1,3 milliard de francs, note le quotidien français. Qui tente un dernier baroud d'honneur. Et rappelle que la plupart des clubs jouent sur le continent dans des stades largement subventionnés par les deniers publics.

     

    A l'heure où les Suisses sont invités à supprimer la soit-disant double taxation des bénéfices et des dividendes des SA, le fan de foot est invité à passer deux voire trois fois à la caisse: comme contribuable, comme spectateur et comme téléspectateur.

     

    A noter aussi que le contrat avec Orange est une belle illustration d'une antienne maintes fois entendue la semaine dernière à Genève où se tenait la Conférence Lift08 (le site de la TSR nouvo.ch en diffuse les principaux moments):

     

    De nombreux intervenants ont démontré qu'il y avait beaucoup plus d'argent à faire avec l'univers du mobile qu'avec l'internet. Il y a 3,5 milliards de téléphones mobiles dans le monde contre seulement 2 milliards de connexions internet. Le monde du mobile est payant, l'internet est gratuit. Le mobile est bon marché, l'internet exige un ordinateur. Le mobile est à la portée des illettrés par l'internet. Toutes les entreprises ont compris l'équation et investissent ce marché faramineux.