La fonction publique va donc faire grève ce mardi. Une grève reconductible. Une grève "pour la défense du service public". Une grève admirable aux yeux du socialiste canal historique Pascal Holenweg et de quelques uns de ses amis, convaincus que "la lutte des fonctionnaires genevois pour conserver leurs acquis est aussi un service rendu à tous les travailleurs exploités par les patrons".
Certes on ne peut pas exclure un accord surprise dans la journée, grâce au rétablissement de l'annuité en 2016 (40 millions), que rendrait possible la découverte de nouvelles recettes dans l'escarcelle du ministre des Finances. Impossible? Souvenez-vous, à la veille de la dernière grève, le Conseil d'Etat annonçait avoir trouvé 111 millions de recettes nouvelles de quoi couvrir les 7,8 milliards de dépenses et boucler l'année 2016 avec un modeste bénéfice. (Même avec cette recette tombée du ciel, on s'étonne que le projet de budget 2016 prévoie un produit des impôts sur les personnes physiques inférieur au produit enregistré aux comptes 2014, alors que le Conseil d'Etat s'attend à une croissance du PIB de 1,3% l'an prochain... *)
Sur le dossier de la réduction de la dette et du frein à l'embauche, voté par le Grand Conseil, les syndicats continueront de grincer des dents mais ce bras de fer se résoudra dans les urnes, au plus tôt le 5 juin 2016, puisque'un référendum a été lancé contre la loi 11398.
Les paysans suisses marchent à Berne, mais ils ne se mettent pas en grève. Les vaches ne le supporteraient pas et il n'est pas politiquement correct de jeter des aliments dans les rues la veille du Samedi du partage. L'avenir des fermiers tient autant à la production alimentaire qu'à l'entretien du paysage, à la production d'énergie, au recyclage des déchets biodégradables et au maintien d'un mode de vie propice au tourisme et à l'école à la ferme. Le paysan Zeller de Vernier est un précurseur.
Tonton Pierrot n'a jamais fait d'histoire, ni de grande ni de petites. Du moins, c'est le souvenir que j'en garde à l'heure de sa dernière heure. Il est né paysan. Paysan il fut, paysan il demeura bien après l'âge de la retraite, bichonnant son jardin et ses fruitiers jusqu'à plus de 80 ans. Cette photo prise en avril 2006 le montre rayonnant, presque facétieux derrière ses lunettes en écaille rouge.