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Vu du Salève - Page 242

  • Grève et Budget 2016: Kriegspiel à la genevoise

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    150916_Point_Presse_RIE_III_04.JPGLa fonction publique va donc faire grève ce mardi. Une grève reconductible. Une grève "pour la défense du service public". Une grève admirable aux yeux du socialiste canal historique Pascal Holenweg et de quelques uns de ses amis, convaincus que "la lutte des fonctionnaires genevois pour conserver leurs acquis est aussi un service rendu à tous les travailleurs exploités par les patrons". 

    Certes on ne peut pas exclure un accord surprise dans la journée, grâce au rétablissement de l'annuité en 2016 (40 millions), que rendrait possible la découverte de nouvelles recettes dans l'escarcelle du ministre des Finances. Impossible? Souvenez-vous, à la veille de la dernière grève, le Conseil d'Etat annonçait avoir trouvé 111 millions de recettes nouvelles de quoi couvrir les 7,8 milliards de dépenses et boucler l'année 2016 avec un modeste bénéfice. (Même avec cette recette tombée du ciel, on s'étonne que le projet de budget 2016 prévoie un produit des impôts sur les personnes physiques inférieur au produit enregistré aux comptes 2014, alors que le Conseil d'Etat s'attend à une croissance du PIB de 1,3% l'an prochain... *) 

    Sur le dossier de la réduction de la dette et du frein à l'embauche, voté par le Grand Conseil, les syndicats continueront de grincer des dents mais ce bras de fer se résoudra dans les urnes, au plus tôt le 5 juin 2016, puisque'un référendum a été lancé contre la loi 11398

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  • Qu'un sang impur abreuve nos sillons!

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    image.jpegLes paysans suisses marchent à Berne, mais ils ne se mettent pas en grève. Les vaches ne le supporteraient pas et il n'est pas politiquement correct de jeter des aliments dans les rues la veille du Samedi du partage. L'avenir des fermiers tient autant à la production alimentaire qu'à l'entretien du paysage, à la production d'énergie, au recyclage des déchets biodégradables et au maintien d'un mode de vie propice au tourisme et à l'école à la ferme. Le paysan Zeller de Vernier est un précurseur.

    Les fonctionnaires genevois font grève et prennent les élèves en otages, alors qu'ils gagnent deux fois plus qu'un paysan moyen suisse (qui travaille 45 à 50 heures par semaine), ont la sécurité de l'emploi, enseignent dans des écoles bien chauffées et bénéficient d'une retraite garantie, payée aux deux tiers par les contribuables.

    Les climatocraintifs font un joli cœur dans plusieurs villes de Suisse. Pourquoi marchez-vous, ai-je demandé à un haut fonctionnaire, membre de l'Association climat Genève? "Pour que nos élus se réveillent car il y a urgence." Mais, ai-je encore demandé, n'est-ce pas le peuple qu'il faut convaincre, lui qui est la véritable société civile dans un pays démocratique? "Le peuple est lobotisė par la propagande des sociétés pétrolières." On comprend pourquoi les Verts ont perdu les dernières élections fédérales.

    La France ponctue par deux virils Marseillaise l'hommage aux 130 victimes du terrorisme du 13 novembre. Mais aucun sang impur n'abreuvera les sillons de la nation. Une sale guerre civile déjà vieille de quatre longues années se poursuit à deux mille kilomètres à l'est. Et jusqu'à présent, personne n'a compté les victimes collatérales des bombardements aériens des desalliés. Seuls les migrants qui frappent à nos portes nous épouvantent, nous font dresser des murs et regarnir les frontières d'hommes en armes.

    C'est bientôt Noël. Ce dimanche est le premier jour de l'Avent.

    http://www.tdg.ch/geneve/actu-genevoise/Je-gagne-plus-a-methaniser-mon-fumier-qu-a-faire-du-lait/story/17822168

  • Tonton Pierrot est dans la page people de la Tribune

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    Pierrot 16 avril 2006 - copie.jpgTonton Pierrot n'a jamais fait d'histoire, ni de grande ni de petites. Du moins, c'est le souvenir que j'en garde à l'heure de sa dernière heure. Il est né paysan. Paysan il fut, paysan il demeura bien après l'âge de la retraite, bichonnant son jardin et ses fruitiers jusqu'à plus de 80 ans. Cette photo prise en avril 2006 le montre rayonnant, presque facétieux derrière ses lunettes en écaille rouge.

    Et le voilà ces jours, à son tour, dans la page "people" de la Tribune, la page des décès, la page la plus lue de la Julie. Une page pleine d'émotions.

    Je l'ai vu pour la dernière fois mardi dernier. Dans son lit, à Vessy, il était agité, nerveux, angoissé, recroquevillé comme un pauvre diable. Encore une fois, dix fois, cent fois, mille fois, il cherchait à s'échapper.

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