Il y a un an, personne n'aurait parié sur Guy Parmelin. Le paysan vaudois dont l'exploitation est aux marges du Grand Genève, qui s'est dit candidat de l'arc lémanique, mais ne maîtrise pas la langue que parlent majoritairement ceux qui font la croissance économique de ce coin de terre.
Le parlement a élu le moins ambitieux, le plus rond des trois candidats proposés par l'UDC. Il a ainsi affaibli le Conseil fédéral. Et ce avec les voix de la gauche. Bel autogoal! Parmelin ne pourra jamais défendre sa politique dans la langue de trois quarts des Suisses ni à Arena, l'émission politique phare de la RTS, ni à l'Abisgüetli, le "Politmusikanten" annuel de l'UDC. Le journal en ligne Watson le qualifie déjà de demi-conseiller fédéral.
Sans doute l'UDC a présenté trois seconds couteaux en connaissance de cause. Les caciques du parti entendaient bien ainsi garder le contrôle de la politique fédérale. Après avoir affaibli le gouvernement, ils vont pouvoir continuer à tenir le parlement sous la pression des initiatives "Point sur les i", celles qui précisent comment une première initiative doit vraiment être appliquée. Nous allons voter sur l'une d'elle en février à propos de l'expulsion des étrangers criminels.