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Gestion publique - Page 196

  • Ces si chers banquiers

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    Faut croire que les banquiers suisses ont les j'tons. Swissbanking publie cet après-midi un sondage qui révèle, une fois de plus, qu'un Suisse sur quatre a confiance dans le système bancaire; ça fait tout de même plus d'un sur quatre qui manifeste sa défiance.

     

    Deux remarques à ce propos:

    1. la plupart des Suisses ayant un carnet d'épargne, on ne voit pas comment une majorité d'entre eux pourrait déclarer ne pas ou ne plus avoir confiance
    2. un mois avant le grounding de Swissair, une majorité de Suisse ne pensait pas que la faillite de l'ex-compagnie nationale fût possible.


    En Suisse, comme aux Etats-Unis, comme en Grande-Bretagne, comme à Genève il y a 10 ans, les gouvernements ne laissent pas tomber les banques pivots. Et c'est peut-être bien cette assurance non écrite, cette insolente sécurité dont les riches et les puissants bénéficient malgré tous les discours des libéraux qui les rend si téméraires et si chers à tous...
  • Casseroles américaines: la faute à l'Etat!

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    Les banquiers font des dizaines de milliards de perte. Leurs actions s'effondrent entraînant dans leur chute ceux qui leur avaient fait confiance, dont nos caisses de retraite. Qui ne vont pas tarder à présenter aux futurs rentiers et/ou aux cotisants que nous sommes la facture de la débâcle pour conserver la mythique couverture à 100% des rentes futures à payer.

     

    La faute à qui? Aux casseroles des prêts hypothécaires pourris américains? A quelques traders plus aventuriers que leurs patrons? Tout faux! La crise financière n'a qu'un coupable: l'Etat!

     

    Coup sur coup, Le Monde du 19 février et le Temps de ce jour publient des tribunes libres sur le sujet. Qui nous expliquent doctement que la catastrophe n'a qu'une cause: l'impéritie des politiques.

     

    Philippe Dessertine dans le Monde laisse éclater sa colère. "Colère contre les hommes politiques d'Occident qui depuis des années portent une lourde responsabilité, une responsabilité qu'un jour peut-être il leur faudra assumer devant l'histoire." Leur faute? D'avoir jeter de l'essence sur sur le feu de la croissance sous forme de dettes: "Cette dette aberrante est avant tout publique, dénonce le directeur de l'Institut de Haute finance et professeur à l'Université de Paris X, le déficit budgétaire, premier coupable, première origine du désastre."

     

    "A partir de ce péché originel, poursuit le professeur, le déséquélibre se propage et s'amplifie par le jeu pervers des taux d'intérêt bas. Depuis des années, la Réserve fédérale américaine s'est faite le complice actif de la forfaiture."

     

    Même constat de Pierre Bessard dans le Temps: "La crise des marchés financiers n'a pas été provoquée par une défaillance présumée des marchés, explique le délégué général de l'Institut ultralibéral Constant Rebecque de Lausanne. Ce sont les banques centrales qui ont failli. Non seulement elles imposent les taux directeurs et le niveau des réserves obligatoires qui déterminent le niveau des prêts accordés, mais en leur qualité de prêteurs de dernier ressort, elles libèrent en partie les institutions financières de la responsabilité de leurs prises de risques."

     

    Quel remède proposent nos deux experts? Tout sauf de nouvelles règlementations sur les banques, plaide Pierre Bessard qui n'ose pas rêver privatiser les banques centrales comme le suggère son maître à penser Hayek. Là où il faut agir, c'est sur les banques centrales qui doivent introduire plus de discipline.

     

    En bon français jacobin, Philippe Dessertine estime que cela ne suffira pas: "L'Etat doit inventer sa nouvelle mission: tout faire pour éviter la fatalité d'un développement dcréateur de déséquilibres. La régulation des marchés, la régulation des agences de notation, la régulation des banques sont des chantiers gigantesques encore en friche." Et de conclure: "Par pitié, Monsieur Trichet, tenez bon!"

     

    Conclusion provisoire: le nouveau credo libéral, c'est plus d'Etat! 

     

  • Manifeste pour les villes des architectes français

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    Dans une pleine page du Monde daté d'aujourd'hui, l'Ordre des architectes de France publie son manifeste pour les villes. Elections municipales obligent.

     

    Sous l'exergue empruntée à Alvar Aalto - "L'architecture ne peut sauver le monde mais elle peut donner le bon exemple" - les architectes français posent quelques principes de bon aloi et suggèrent des pistes urbanistiques à contre courant du banlieusisme et du mitage dévoreur de territoire que nos villes et villages ont connus ces dernières années. Où l'on retrouve bien sûr le mot clé de l'éco-quartier. Citations: (Le texte complet est ici)

     

    1) Dès maintenant, les emplois, les commerces, les services, l’habitat, sans oublier les centres commerciaux devenus de nouveaux lieux de convivialité, doivent être reliés entre eux par un ensemble de réseaux de transports en commun et des circulations douces permettant une desserte satisfaisante de l’agglomération et de ses périphéries.


    2) La maîtrise foncière publique et volontaire reste la condition indispensable à la réalisation de ces objectifs.

     

    3) Les villes doivent être la fierté de leurs habitants. Pour qu’elles le deviennent ou qu’elles le demeurent, les architectes souhaitent promouvoir une architecture du quotidien, de l’audace et de l’art de vivre.

     

    On reconaîtra sans peine que le quartier de La Praille Acacias réunit tous les atouts: mixité des activités, maîtrise publique du foncier, audace et art de vivre (? on compte sur Mark Muller). Faute de savoir moderniser, la rade en y bannissant les voitures (grâce à une traversée du lac), les Genevois trouveront peut-être dans les tours de la Praille et de la Jonction l'espoir de ne pas sombrer dans le syndrome des villes d'eau.

     

    Pour le reste, le projet d'agglomération franco-valdo-genevois est quelque peu en décalage avec les principes évoqués par les architectes français. Incapable de construire la ville en ville, notamment dans les zones villas des années 30 et 50 (par exemple entre la Servette et l'aéroport) Genève s'apprête à construire le long des tentacules que représentent le futur réseau des trams et du RER. Un peu plus de compacité préserverait davantage les zones agricoles et naturelles.