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Casseroles américaines: la faute à l'Etat!

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Les banquiers font des dizaines de milliards de perte. Leurs actions s'effondrent entraînant dans leur chute ceux qui leur avaient fait confiance, dont nos caisses de retraite. Qui ne vont pas tarder à présenter aux futurs rentiers et/ou aux cotisants que nous sommes la facture de la débâcle pour conserver la mythique couverture à 100% des rentes futures à payer.

 

La faute à qui? Aux casseroles des prêts hypothécaires pourris américains? A quelques traders plus aventuriers que leurs patrons? Tout faux! La crise financière n'a qu'un coupable: l'Etat!

 

Coup sur coup, Le Monde du 19 février et le Temps de ce jour publient des tribunes libres sur le sujet. Qui nous expliquent doctement que la catastrophe n'a qu'une cause: l'impéritie des politiques.

 

Philippe Dessertine dans le Monde laisse éclater sa colère. "Colère contre les hommes politiques d'Occident qui depuis des années portent une lourde responsabilité, une responsabilité qu'un jour peut-être il leur faudra assumer devant l'histoire." Leur faute? D'avoir jeter de l'essence sur sur le feu de la croissance sous forme de dettes: "Cette dette aberrante est avant tout publique, dénonce le directeur de l'Institut de Haute finance et professeur à l'Université de Paris X, le déficit budgétaire, premier coupable, première origine du désastre."

 

"A partir de ce péché originel, poursuit le professeur, le déséquélibre se propage et s'amplifie par le jeu pervers des taux d'intérêt bas. Depuis des années, la Réserve fédérale américaine s'est faite le complice actif de la forfaiture."

 

Même constat de Pierre Bessard dans le Temps: "La crise des marchés financiers n'a pas été provoquée par une défaillance présumée des marchés, explique le délégué général de l'Institut ultralibéral Constant Rebecque de Lausanne. Ce sont les banques centrales qui ont failli. Non seulement elles imposent les taux directeurs et le niveau des réserves obligatoires qui déterminent le niveau des prêts accordés, mais en leur qualité de prêteurs de dernier ressort, elles libèrent en partie les institutions financières de la responsabilité de leurs prises de risques."

 

Quel remède proposent nos deux experts? Tout sauf de nouvelles règlementations sur les banques, plaide Pierre Bessard qui n'ose pas rêver privatiser les banques centrales comme le suggère son maître à penser Hayek. Là où il faut agir, c'est sur les banques centrales qui doivent introduire plus de discipline.

 

En bon français jacobin, Philippe Dessertine estime que cela ne suffira pas: "L'Etat doit inventer sa nouvelle mission: tout faire pour éviter la fatalité d'un développement dcréateur de déséquilibres. La régulation des marchés, la régulation des agences de notation, la régulation des banques sont des chantiers gigantesques encore en friche." Et de conclure: "Par pitié, Monsieur Trichet, tenez bon!"

 

Conclusion provisoire: le nouveau credo libéral, c'est plus d'Etat! 

 

Commentaires

  • Bonjour
    Au delà des formules rapides, je conclus de votre commentaire la nécessité de différencier :
    1) Les notions d'état et de pouvoirs publics ; ce sont bien les seconds qu'il conviendrait de renforcer dans un contexte de crise mondiale
    2) L'intervention publique classique et celle à inventer d'une économie globale à l'échelle de la planète. Vos références à l'ultra libéralisme sont celles d'une économie d'autrefois, celle des pays souverains, celle de la richesse du nord et de la pauvreté du nord.
    Bien cordialement

    Philippe Dessertine

  • L'analyse de PH. DESSERTINE est à la fois très simple sur la forme, très explicite et profonde sur le fond, elle reflète une vision très claire de l'analyste sur l'échec cuisant et aujourd'hui avéré, lié à l'absence de vision, de prospective quant à l'utilisation des fonds spéculatifs.

    Cela ressemble à une phénoménale mécanique à cliquet, un cran vers le pire et l'impossibilité de revenir en arrière!

    La poursuite d'objectifs financiers égoïstes et conséquemment irréalistes et irresponsables de quelques-uns fait peser sur l'immense majorité le malheur en différé, car comme le dit éloquemment et simplement l'Ecclésiaste "Tout cela je l'ai vu, et il y a eu application de mon cœur à toute œuvre qui s'est faite sous le soleil, durant le temps où l'homme a dominé l'homme à son détriment".

    La part de bon sens a cédé la place à la démence spéculative sans frein, sans frontière, sans culture, sans principe, sans sentiment, sans vergogne!
    Nul doute, qu'il suffira d'attendre un peu, probablement d'ici à l'automne 2009 selon ma prévision, pour vite constater ce que nous allons tous récolter.

    Merci à PH. DESSERTINE pour la perspicacité et la teneur de ses analyses et pour son attachement aux valeurs humaines ce qui transparait au cours de ses interventions, et merci de bien vouloir lui transmettre cet encouragement amical.

    Cordialement
    C. ROUA

  • L'analyse de PH. DESSERTINE est à la fois très simple sur la forme, très explicite et profonde sur le fond, elle reflète une vision très claire de l'analyste sur l'échec cuisant et aujourd'hui avéré, lié à l'absence de vision, de prospective quant à l'utilisation des fonds spéculatifs.

    Cela ressemble à une phénoménale mécanique à cliquet, un cran vers le pire et l'impossibilité de revenir en arrière!

    La poursuite d'objectifs financiers égoïstes et conséquemment irréalistes et irresponsables de quelques-uns fait peser sur l'immense majorité le malheur en différé, car comme le dit éloquemment et simplement l'Ecclésiaste "Tout cela je l'ai vu, et il y a eu application de mon cœur à toute œuvre qui s'est faite sous le soleil, durant le temps où l'homme a dominé l'homme à son détriment".

    La part de bon sens a cédé la place à la démence spéculative sans frein, sans frontière, sans culture, sans principe, sans sentiment, sans vergogne!
    Nul doute, qu'il suffira d'attendre un peu, probablement d'ici à l'automne 2009 selon ma prévision, pour vite constater ce que nous allons tous récolter.

    Merci à PH. DESSERTINE pour la perspicacité et la teneur de ses analyses et pour son attachement aux valeurs humaines ce qui transparait au cours de ses interventions, et merci de bien vouloir lui transmettre cet encouragement amical.

    Cordialement
    C. ROUA

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